De mon côté, j'ai plongé dans Myst grâce à l'un de mes frangins. Il avait du détecter en moi la future accro...
À l'époque je commençais à peine à m'intéresser aux ordinateurs, utilisant maladroitement le traitement de texte et les logiciels de base de données pour mon boulot. Je n'avais jamais joué sur mon ordinateur, n'imaginant même pas que c'était possible.
Mon frère, Patrick, me glissa alors "Tiens, tu devrais essayer de jouer à Myst, ça devrait te plaire" Un jeu que lui-même avait adoré.
Aussitôt je m'adressais à mon autre frère, mon pourvoyeur officiel de jeux gratuits (j'étais bien pauvre à l'époque, snif)
Et me voici devant l'écran ridiculement petit à l'époque, dans ma petite chambre sous les toits à Paris, complètement fascinée par cette île qui me paraissait immense.
Je me souviens de la première lettre trouvée par terre, de la bibliothèque et de ses livres qui m'intriguaient plus que tout, puis de l'enchaînement me permettant de pénétrer dans d'autres lieux de l'île.
Mais surtout je garde en tête la première liaison et le son qui l'accompagnait. J'ai presque eu un peu peur, tellement j'étais investie dans l'histoire. Que se passait-il ? Qu'allait-il m'arriver ?
J'avais une totale confiance en mon frère qui m'avait dit qu'on ne pouvait pas mourir et c'est bien pour ça que je n'ai pas trop tremblé... mais quand même !
Comme beaucoup d'entre-vous j'ai passé des nuits entières sur ce jeu, négligeant tout le reste.
C'est avec Myst que j'ai pris l'habitude de tout noter, de faire des plans, des listes de mystères à résoudre etc.
Des années plus tard quand j'ai découvert qu'il y avait sur le Net d'autres fans, ça a été un vrai plaisir de comparer mes notes avec celles des potes, voyant comment chacun avait nommé tel ou tel lieu, relevé tel ou tel détail etc.
Le jeu ne m'a pas paru difficile lorsque je l'ai découvert. Certainement parce que je n'avais aucun point de comparaison et aussi parce que mon frère l'ayant terminé je ne voyais pas pourquoi cela me poserait problème.
Je n'avais aucune notion de "rapidité", non plus, je n'aurais jamais imaginé que l'on puisse vouloir finir un jeu en un temps record. Par la suite ce concept m'a paru complètement débile : pourquoi vouloir épuiser le plus vite possible la magie d'un jeu ? Quelle connerie !
Du coup j'ai passé des semaines sur Myst, découvrant la joie de la solution qui vient en plein milieu d'une nuit de sommeil réparateur, les moments d'absence au boulot parce qu'une idée vient de me traverser l'esprit...
J'ai séché une paire de fois et, là, j'avais la chance d'avoir Patrick qui fort intelligemment ne m'a jamais donné la solution toute crue mais s'est amusé à me distiller des indices sibyllins pour m'aider à avancer.
Le souvenir que je garde de Myst c'est celui, avant tout, d'un concept génial, celui des livres de liaison qui permettent d'aller dans d'autres mondes, originaux et étonnants, de ces ambiances envoûtantes tellement convaincantes.
Ensuite, je me souviens de la joie, de la satisfaction intellectuelle quant une énigme était résolue, du plaisir intense d'avoir assemblé les indices et trouvé le truc. La balade n'était pas que contemplative, on "gagnait", à la sueur du neurone, le droit de voir plus loin, autre chose ! Le bonheur !
Par la suite Riven fût une claque monumentale, que rien n'égalera jamais (j'avais écrit à ce sujet il y a longtemps,
voir ici)
Et j'en reste là pour l'instant. La suite une autre fois