Salut les potes et potines.
Vous le savez ou pas, je rentre d'un voyage en moto de 21 jours au travers du sud-ouest des Etats-Unis.
J'ai débarqué ce matin.
Durant ce séjour, j'ai tenu ma petite femme et mes potes au courant de mes pérégrinations par le biais d'une chronique journalière sur Facebook.
Je ne sais pas si ça vous intéresse a posteriori.
Si c'est le cas, je posterai ça ici après l'une ou l'autre correction genre 'private joke' qui ne vous sensibiliserait pas.
Ben, évidement que ça nous intéresse ! Je te l'avais même demandé dans le sujet où tu annoncais ton road trip.
Donc, vas-y, aboule les photos et le racontage !
Ha ça, les aventures de Mr Propre chez les yankees, j'demande à voir !
Avant toute chose, genèse, description et carte du trip en question :
Depuis gamin j'ai toujours rêvé d'aller aux USA. Je ne dois pas être le seul gamin à avoir ce rêve d'ailleurs ...
Depuis que m'a repris mon amour pour la moto et tout particulièrement ma Harley-Davidson, ce rêve se doublait d'un autre, faire ce voyage au guidon d'une machine.
Il faut le temps et les sous.
Les sous étaient de côté depuis un moment, la retraite m'a apporté le temps.
Seul hic au départ de l'histoire mon épouse n'aime pas la moto qui lui fait peur.
Mes belles années sont passées et si je suis à ce jour en bonne santé rien ne prédit que demain il en sera de même, donc mon envie grandissait exponentiellement au fur et à mesure que les mois passaient et que je sentais que mon épouse freinait des 2 pieds en argumentant qu'on ne pouvait pas laisser les enfants, que le chien, que ceci, que cela.
Je rongeais mon frein.
Et puis un jour à table, alors qu'on parle vacances et voyages je dis " en tous cas moi, l'année prochaine je pars aux Etats-Unis" !
"Et moi ?" me demande on épouse.
"Tu fais comme tu veux, tu viens ou pas mais moi je pars."
Mon envie des USA était tellement forte que j'acceptais l'idée d'abandonner de faire le tour en moto pour le faire plutôt en voiture avec elle.
Tant pis j'aurais d'autres occasions de faire de la moto.
Bon, y a eu comme un petit froid pendant quelques jours mais je me sentais comme soulagé, j'avais vidé mon sac.
Pour moi l'affaire était dite, il me restait un an pour gérer ça.
Quelques semaines passent et un jour mon épouse me dit : "J'ai réfléchis, vas-y, pars faire ton voyage aux USA en moto."
"Seul ?"
"Oui, vas-y seul, fais le en moto, vas-y maintenant, tu en crèves d'envie, et prends des infos et des repères pour quand nous y retournerons à deux"
Est-ce qu'elle n'est pas fantastique ? Je n'en revenais pas !
Je vous passe les détails des conversations qui ont suivi mais toujours est-il que du coup vers le mois de mai de cette année je me suis plongé dans tous les catalogues en ligne des agences qui organisent ces trips.
N'ayant jamais mis les pieds aux States mon opinions était de me fier tout de même à un organisateur sur place. Je ne connais pas les us et coutumes, le fonctionnement des choses, quelle classe de motels réserver par exemple etc.
Je suis tombé sur 2 Belges installés depuis 9 ans à Phoenix, Arizona, qui avaient été eux-même assouvir leur amour des States et de la moto en s'installant là-bas pour organiser ce genre de trucs.
Mes recherches sur le net prouvent qu'ils sont compétents, très disponibles, très sérieux, que tous leurs clients reviennent ravis et en plus ils sont parmi les moins chers.
Je prends contact par mail et effectivement la réponse est fulgurante et l'offre très alléchante. Madame n'hésitant pas à me téléphoner depuis là-bas durant près d'une heure pour définir oralement avec moi mes desiderata, mes envies, mes besoins, etc.
La première idée est de me joindre à un groupe Franco-Belge qui fait un de leurs tours, si je peux partager une chambre avec quelqu'un je gagne quelques centaines d'euros sur la dépense hôtelière.
Je reçois leur trajet que j'étudie avec soin mais d'une part ils prennent le temps de faire un truc qui ne m'intéresse que très moyennement du côté de Durango et par contre ne vont pas voir un truc que moi je veux voir, les Séquoias Géants.
Bref je décide de ne pas accompagner ce groupe et de partir seul. En échange je suggère à la dame d'essayer de peut-être rogner sur une classe de motel pour regagner les euros que je vais donc assumer seul pour mes chambres.
Ok, ils revoient tout mon plan de route et me font une nouvelle proposition qui entre dans le budget que je me suis fixé.
Banco, je pars le 12/9/2015.
Je roulerai 19 jours et voyagerai pendant 2 jours donc le voyage total sera de 21 jours.
Sur place je passerai de motel en motel réservés à l'avance.
J'aurai une grosse bécane faite pour tracer la route et aussi porter mes bagages puisque moi je n'aurai pas d'auto suiveuse.
Ils me fournissent un Road-Book de 70 pages avec ma route, des adresses de restos recommandés, les adresses des motels, que visiter, comment planifier mes déplacements et mes visites, des conseils utiles sur comment me comporter par rapport aux habitudes américaines, code de la route, service dans les restos, taxes sur les achats, où trouver du cash, comment me faire dépanner si nécessaire, quelles assurances prendre, quels documents avoir etc.
C'est complet, clair, détaillé.
Ces gens connaissent leur boulot, c'est ARIZONA V-TWIN DREAMS.
Le trajet est celui-ci : Phoenix - Sedona - Williams - Grand Canyon - Antelope Canyon - Monument Valley - - Mesa Verde - Durango - La Million Dollar Highway - Moab - Arch Park et Canyon Land - Brice Canyon - Zion Canyon - Las Vegas - Death Valley - Sequoia National Forest - Winslow - Un segment de la Route 66 - Meteor Crater - Phoenix.
Voilà le décor placé.
Après en essayant de corriger quelques coquilles et deux ou trois petites choses je ferai juste un copié-collé des compte-rendus quotidiens que je plaçais sur Facebook pour ma femme, mes enfants et mes potes.
La suite très vite.
Intéressant. Le projet a été bien préparé.
J'ai hâte de suivre le voyage.
Jour 1 :
Départ de Zaventem notre aéroport national, depuis le bout du bout du terminal.
Pas une porte au début ou au milieu, non, celle du fond.
Pour y arriver t'as déjà du vider tes poches, enlever ta ceinture et tout ce qui peut déclencher l'alarme, montrer ton passeport et ton billet.
Bon, tu arrives à la porte d'embarquement et qu'est ce qu'on te demande ... ton passeport et ton billet, genre je n'ai pas encore du le montrer jusque là. Et puis ... fouille au corps, genre je viens de passer sous un détecteur et pratiquement perdre mon pantalon mais on ne sait jamais que leur premier appareil soit défaillant.
Enfin dans l'avion. On te serine depuis l'achat de ton billet que faut être là bien à l'avance parce que l'avion ne t'attendra pas mais lui il décolle quand même avec une demi heure de retard ...
Bon, l'avion décolle et c'est parti. Pour le confort tu repasseras, les sièges des bus de la STIB sont au moins aussi confortables.
T'as pas intérêt non plus à avoir de gros genoux. Bref 7h30 là dedans ca va faire long.
Heureusement qu'il y a la vidéo. Là rien à dire, profusion de films récents et de tous les genres. Tu te gaves d'images pour oublier que tu as mal au cul.
On ne parlera pas du repas qui ferait faire des cauchemars à tout candidat à top chef.
Entre 2 vidéos tu checks les données du vol et quand tu vois qu'on est à 11000 mètres et que dehors il fait -49 ° tu te dis que le premier qui ouvre une fenêtre il s'en prend une.
Arrivée à NY. Je pense qu'il y a moins de contrôles pour arriver dans les coffres de la banque nationale que pour mettre les pieds dans ce pays. En plus, coup de chance, je tombe sur un douanier qui doit avoir une crise d'hémorroïdes vu la gueule qu'il tire.
Quand le gars me demande ou je vais résider je lui explique que je fais un tour en bécane.
Oui mais dans quel hôtel logerez vous ?
Ben dans 20 hôtels différents banane, tu veux toutes les adresses ?
Ca le laisse perplexe et il ne veut pas en démordre, sans adresse de résidence je ne peux pas passer. Finalement je lui file l'adresse de l'agence de voyage et il est content, du coup il veut bien tamponner mon passeport et me prendre mes empreintes.
Bon allez, direction les bagages. 1h d'attente sans voir arriver ma valoche. Putain où qu'elle est ? Ben 10 mètres plus loin. Sans doute qu'un couillon la sortie du tapis en pensant que c'était la sienne puis se rendant compte de son erreur il l'a posée là contre un poteau et démerde toi.
Bon je sors du local à bagages, après avoir une nouvelle fois montrer mon ticket et mon passeport. Direction la correspondance. Ah, pour entrer dans la zone des correspondances faut montrer son passeport et son billet. Je me dirige vers la porte d'embarquement et là, contrôle des bagages, enlever tout ce qui est en métal, la ceinture, la montre etc.
De l'autre côté t'as un tas de mecs ridicules en train de remonter leur pantalon et de remettre leur ceinture. J'y ai droit évidemment. Ah oui, juste avant de poser mes bagages on m'a demandé devinez quoi ... mon ticket et mon passeport. A ce rythme là mes papiers seront usés avant même que je revienne.
Ca y est je vais vers mon avion ... Ben non, je dois prendre un bus qui me conduit de l'autre côté de l'aéroport et là je dois trouver la porte d'embarquement. Et devinez quoi, la mienne est la dernière ... Tout au fond !
J'en suis là, en train d'attendre mon second avion.
Jour 1, suite :
Le 2ème avion c'est tout de suite moins farce. On sent bien qu'on est sur une ligne intérieure. Tout est payant sauf le café et le thé, rien à bouffer, même la vidéo est payante. La TV étant elle gratuite je me suis branché sur une chaîne de sport pour faire mon éducation en football américain.
A côté des footballeurs américains les jours de rugby sont des taffioles. Voilà un sport qu'il est viril.
L'avion est un long cigare encore moins confortable que le précédent, avec une toilette pour tout l'avion, t'as pas intérêt à être pressé d'autant que quand ils passent avec le chariot à café le couloir est bloqué pour 1/2 heure. J'ai vu des visages très crispés.
Arrivée Phoenix de nuit. Spectacle somptueux de lumières avec ce tracé en carré caractéristique des villes US. Sortie de l'aéroport et rencontre avec les gens de l'agence extrêmement sympathiques et ça ne pouvait pas rater ... un pote d'adolescence qui fait un tour parallèle au mien. Marrant.
Arrivé à l'hôtel je me grouille de jeter ma valise dans la chambre pour aller bouffer un truc parce que les restos ici ca ferme à 22h le samedi. Les autres jours c'est 21h ! Ces gens ont un sens de la fête qui me bouleverse !!!
Mais bernique, lorsque nous arrivons au resto c'est trop tard ils ferment.
Ils exactement 22h ici.
Passage par la station service qui sert d'épicerie, sandwich et bouteille de flotte pour un retour à l'hôtel. Pour la gastronomie US j'attendrai demain.
J'ai déjà des images plein les yeux, des bagnoles pas croyables, des pick-up énormes en veux-tu en voilà, mon premier cactus candélabre et un hôtel, pas le mien, qui est illuminé comme la tour de refroidissement de la centrale de Drogenbos. Impressionnant.
Tout est kingsize ici, y compris mon lit dans lequel on pourrait très facilement loger à 3. Je vais me répandre. Allez, direction la douche et dodo parce que mine de rien, même s'il n'est que 23h ici, moi ça fait 29h que je suis debout et ca commence à faire beaucoup. King Size Bed
Jour 2 :
Le roadtrip proprement dit commence.
Après une bonne nuit de repos et un solide petit déjeuner, direction la concession HD où je prends possession de ma bécane, une Electra flambant neuve de couleur bordeaux.
Après quelques explications sur les particularités de l'engin me voilà sur la route direction Montezuma Castel.
Après une demi-heure j'ai la moto bien en main et c'est que du bonheur. Je roule pépère au rythme des américains qui ne sont pas pressés et moi encore moins. Me suis trouvé une bonne radio qui diffuse de l'excellente musique.
Montezuma Castel c'est une habitation troglodyte des indiens Hoppis. Très sympa.
Ensuite c'est Sedona et mon premier contact avec la bouffe US. Bon, une chose est sûre c'est pas ici que je vais mourir de faim ou de soif. Les portions sont énormes et le plus petit verre de coca fait 50cc. En plus dès qu'il est aux deux tiers vide c'est remplissage automatique. Note que c'est utile vu que depuis le matin j'ai bien dû m'enfiler sans exagérer 3 litres de flotte pour me réhydrater.
Ensuite direction Red Rocks Moutain.
Les gars, si vous devez traverser un désert demandez-moi. Je suis le seul mec au monde qui fait pleuvoir quand il traverse un désert. Avec Monsieur Paul, survie assurée même par temps sec. On est Belge ou on ne l'est pas. Même les hommes-médecine indiens sont venu me demander comment je faisais la danse de la pluie.
Comble du luxe je fais tomber de la pluie à 28 degrés. La classe quoi !
Sinon les Red Rocks Moutain c'est juste magique. Ces montagnes rocheuses ont des couleurs étonnantes, principalement rouge évidemment mais avec plein de nuances.
On est en plein paysage western et tu t'attends à tomber sur John Wayne ou Clint Eastwood à chaque virage.
Visite du parc du même nom et rencontre inattendue avec des biches locales et leurs petits en toute liberté. Trop cool.
Direction Williams pour y passer la nuit.
Superbe route sinueuse dans les canyons et grand final sur l'autoroute entre les énormes trucks américains et avec une dernière averse, histoire de montrer que je maîtrise mon sujet.
Demain c'est le Grand Canyon ! Concession Harley Davidson de Phoenix
Idem
La bécane
Le moindre espace de la falaise est exploité !
A l'approche des Red Rocks Moutains
On comprends pourquoi on les appelle les RED ROCKS !!
Et le drapeau, omniprésent.
Quand je fais pleuvoir sur le désert !
Y a des trucs bizarres qui poussent par ici !
Un arbre majestueux, la photo ne rend que partiellement sa taille réelle.
Fleur de cactus
Idem
Rôô, c'est trop génial ce trip ! Je me régale
Je note pour la pluie, on ne sait jamais, si je vais vivre dans un coin sec un jour.
Combien de km ça représente ton trajet complet ?
Et les gens, comment tu les as trouvés ?
J'attends la suite !
J'ai parcouru un poil plus que 4000 miles soit un tout petit peu plus de 6400 km.
Pour les américains j'en parle durant mes comptes-rendus mais en général je les ai trouvés extrêmement sympas, souriants et serviables.
Bien évidemment je me suis baladé plutôt dans les petites bourgades et la campagne que dans les grandes villes où l'ambiance est sans doute toute autre mais là où j'étais, franchement on est très loin de l'image froide et austère qu'on nous donne parfois des ricains.
Ils sont COOL, c'est vraiment le mot qui leur colle à la peau.
Il ne faut pas se faire d'illusions, l'américain moyen se lève tous les jours pour aller bosser et gagner son pain quotidien et pas en rêvant de conquérir le monde et de le dominer.
Ca c'est le point de vue d'une certaine classe politique, mais les nôtres de politiciens sont-ils tellement meilleurs ?
Jour 3 :
Partie 1
Hier soir, j'ai soupé dans resto à côté du motel au son d'un petit orchestre country.
Ambiance western assurée à condition de savoir faire abstraction de la multitude d'écrans Tv qui remplissent les murs et sur lesquels tu peux suivre en direct le match de foot US de l'équipe locale. Sans déconner il y avait au minimum 10 écrans dans la salle.
USA oblige, me suis pris un hamburger. Rien à voir avec les cochonneries genre Mc Donald ou Quick. C'est un vrai plat et c'est très savoureux. Peut-être un peu riche mais savoureux.
Le sourire de la serveuse est permanent de même que sa serviabilité. Elle fait un gros effort pour me parler lentement et avec des phrases simples, bien consciente que mon anglais a autant de rides que moi.
Leur système de rémunération par pourboire est étonnant mais je me montre généreux, elle le mérite largement.
Ca semble être une constante d'ailleurs l'amabilité des gens. Je me suis fait aborder plusieurs fois entre autre pour me parler de la moto et toujours avec le sourire et beaucoup de gentillesse quand ils se rendent compte que je suis un étranger.
Les américains sont fans de moto et n'hésitent pas à engager spontanément la conversation à ce sujet.
Inutile de faire le keke ou le fier sur ta bécane vu qu'il y en a 10000 autres dans un rayon de 5km autour de toi et autrement arrangées que le modèle stock qui me porte.
Mais tout de même j'ai eu droit à quelques 'Nice bike´ qui font toujours plaisir.
Beaucoup de motards roulent en t-shirt et sans casque et je dois passer pour un extra-terrestre avec mes gants, mon blouson en cuir et mon casque mais bon, mes vieux réflexes sécuritaires européens prennent le dessus et je continuerai à les porter.
A 21h30 j'étais au lit. N'ayant pas encore tout à fait récupéré du jet-lag une bonne nuit me fera le plus grand bien.
J'ai fais un geste pour la planète en coupant l'air conditionné pour la nuit. Faut dire qu'avec les pluies d'hier la température est revenue à un niveau plus supportable.
Me suis réveillé tôt et bien reposé.
Je vous raconte tout ça a en attendant de pouvoir aller prendre un petit déjeuner consistant, et en ensuite en route pour aller survoler le Grand Canyon.
Partie 2
Départ après un copieux petit déjeuner à base d'œufs brouillés et saucisses savoureuses. Je me cale pour la journée. Vais essayer de me contenter d'un sandwich pour midi sinon j'aurai droit à une surtaxe pour surplus de poids dans l'avion en rentrant.
Dans les motels il y a des machines à café et à thé en self service et gratuites.
Je ne me prive pas de bien m'hydrater avant de prendre la route.
Les premiers kilomètres se font dans la fraîcheur et sous un ciel couvert. J'ai même droit à un reliquat de pluie.
Changement complet de topographie, après les canyons d'hier la route qui mène au grand canyon se dessine sur une immense plaine à perte de vue.
C'est là que je comprends que ce grand canyon ne sera pas un truc coincé entre des montagnes mais plutôt une gigantesque crevasse dans un paysage totalement plat.
Première ligne droite à l'américaine. Le hasard a voulu que je regarde mon compteur kilométrique en entrant dedans.
Il aura fallu 30 miles ( +- 50 km) avant que je ne rencontre une courbe. Pas un virage, juste une courbe et derrière une autre ligne droite.
C'est juste incroyable pour nous européens. L'avantage est qu'on a le temps de regarder le paysage.
Arrivé bien en avance à l'aéroport j'ai le temps d'admirer le ballet incessant des hélicoptères. Il y en a au minimum 20, flambants neufs, qui emmènent les touristes au-dessus du canyon.
Le soleil est de retour et avec lui la chaleur.
J'attends mon tour assis sur un banc à regarder les camping-cars titanesques ou les trucks énormes ou encore les hot-rods de folie qui passent sur la route.
C'est un spectacle permanent.
Je suis comme un gamin dans un magasin de jouet.
C'est l'heure du décollage, un tout jeune pilote sympa vient nous chercher, nous donne deux ou trois instructions et on embarque. On a tous un casque sur les oreilles et le décollage se fait sur la musique de Jimmy Hendrix, ça met tout de suite de l'ambiance.
On commence par survoler une forêt et pendant ce temps le pilote baragouine un tas de trucs sur le pourquoi du comment du Grand Canyon. Comme je suis avec des anglophones il parle à toute vitesse sans se soucier de moi et je ne comprends que dalle.
M'en fous j'ai mon idée sur le sujet je vous en parlerai plus loin.
Après quelques minutes je vois qu'on arrive en rasant les arbres à ce qui doit être le bord du canyon et ça sur fond de Star Wars. C'est génial.
Et puis c'est la claque monumentale !!!
On passe d'un vol en rase motte à un vol à 1000 mètres d'altitude sans avoir changé d'altitude justement.
Un gouffre s'ouvre sous nous et le canyon s'offre à notre regard dans toute sa splendeur.
C'est ... Comment dire ... Comment mettre des mots sur ce qui est inracontable, comment décrire ce qui est indescriptible.
On sait que ça va être énorme, on a assez vu de reportages et autres films sur le canyon et pourtant on est scotché par la majesté du spectacle.
Aussi loin que le regard porte ce ne sont que canyons dans d'autres canyons, des roches rouges, roses, bordeaux, grises, blanches, ocres etc.
Je n'ai pas assez avec mes deux yeux pour tout regarder, je voudrais être une araignée avec huit yeux et encore je ne sais pas si ça suffirait.
Personne ne parle en dehors du pilote. Tout le monde est en extase.
Il y a des plateaux couvert de végétation qui mettent des touches de vert et là bas, tout au fond, on distingue le Colorado.
On vole ainsi pendant une vingtaine de minutes et le spectacle se renouvelle sans cesse.
Tiens, c'est la musique de Game of Thrones qui passe en ce moment, ça colle parfaitement avec le décor.
Après +- 30 min c’est le retour vers l'aéroport. Au passage on survole un troupeau de bisons.
Je vous le dis, le survol de Grand Canyon c'est un ´Must Be Done´.
A l'atterrissage je retombe sur mon pote et le groupe de belges et français qui font le tour en parallèle.
Finalement je suis bien content de ne pas être avec eux, vu leur nombre ils perdent un temps fou le matin et ensuite font tout à l'arraché.
Je récupère la moto et je rentre proprement dit dans le parc pour aller faire à pied cette fois une ballade sur les bords du canyon.
Les américains ont une confiance aveugle dans le comportement des gens, à part à quelques endroits prévus pour la photographie de masse, aucune barrière, aucun garde-fou ne limite l'accès aux bords du canyon.
Je me suis assis un long moment au bord d'un gouffre de plusieurs centaines de mètres sans que quiconque me fasse la moindre remarque. En Europe pour le même exploit je passerais la nuit au poste ou en cellule de dégrisement.
Tic et Tac existent vraiment, je les ai rencontré. J'ai vu un lynx aussi, mais de loin.
Je fais des dizaines de photos. Je reprends la moto, je vais plus loin, je refais des photos, et ainsi de suite durant toute l'après-midi.
J'ai la dalle. Rien mangé depuis ce matin. Je rentre dans un resto et je me tape une salle de fruits frais juste excellente. Ca va me caler jusqu'à ce soir.
Maintenant soyons honnêtes, ils nous prennent pour des truffes.
Je l'ai vu le Colorado, c'est un ruisseau de m... au fond de son trou. Tu ne me feras jamais croire que ce pipi de chat a creusé ce canyon.
Ma théorie est que depuis le temps des conquistadors les espagnols viennent piquer de la terre rouge ici pour faire leurs putains de terrains de tennis. Je ne vois pas d'autre explication. L'espagnol est chapardeur, c'est bien connu.
Le soir tombe et je reprends la route pour rejoindre mon hôtel et enfin manger un plat consistant.
La traversée du désert au crépuscule est un spectacle à elle toute seule.
Ce soir je dors chez les Navajos et je mange Navajo.
Enfin c'est ce qu'ils disent, pour moi c'est un steak succulent au demeurant avec quelques légumes frais et cuits et les inévitables french fries.
Allez, demain est un autre jour avec d'autres aventures. La compagnie d'hélicos
Un hélico comme je vais prendre.
Survol de la forêt sur fond de Jimmy Hendrix puis de Star Wars !
La première claque !!!
Succession de mandales !
Les bisons.
Seule photo où j'apparais parmi les centaines de faites ! Lol
Après les photos en vol, quelques-unes au sol.
Grover, ce serait bien que tu supprimes le contrôle de flood, c'est assez gavant quand on poste des photos à répétition.
Jeux de lumière sur le Canyon.
Arc en ciel à la sortie du Canyon.
Ah cool ! Les photos qui vont avec le texte !
Super d'avoir retranscrit ton récit au jour le jour. On a l'impression de te suivre en direct. Et cela permet de tout lire.
Toujours top ! Merci de prendre le temps de nous raconter ça
Jour 4 :
Partie 1
Bon, les potes, soyons honnêtes, les Navajos ne sont pas le peuple le plus souriant du monde. Doivent pas encore avoir accepté la défaite et le visage-pâle que je suis n'a pas été étouffé par la cordialité.
Motel propre et très correct, pas de problème, mais pour le sourire faut payer une surtaxe je pense.
Bon, pas grave, juste là pour dormir.
Couché à 22h, debout à 6 h du matin, j'ai rdv à 100 miles pour la visite d'Antelope Canyon.
Le petit déjeuner est sommaire, c'est pas l'abondance des jours précédents. Je m'en contenterai et je vais essayer de rééditer le régime d'hier avec un truc très léger à midi.
A côté de moi les Navajos du coin se goinfrent avec des breakfasts payants.
Quand on voit ce qu'ils ingurgitent au déjeuner on comprends le tour de taille de l'américain moyen.
Pour ceux qui se faisaient des illusions, les naïades d'alerte à Malibu tu ne les rencontres pas au coin de la rue.
Il a copieusement plu durant la nuit. Je n'ai jamais vu une zone désertique où il pleut autant. Phoenix a trinqué paraît-il.
Allez, en route.
Traversée matinale du désert. Il fait frais et c'est ... désertique mais splendide.
En même temps quand tu vois les terres qui ont été allouée aux Navajos par les colons tu te dis que faut vraiment aimer bouffer des cailloux. On comprend un peu leur ressentiment. C'est pauvre.
Depuis le tourisme de masse ´La Nation' comme ils s'appellent eux-mêmes gagne du pognon mais c'est relativement récent et le vulgum pecus Navajo ne vit pas dans l'opulence.
Beaucoup de Navajos sont américanisés mais ils sont tout de même incroyablement typés. J'ai vu une vieille femme qui aurait sa place dans n'importe quel western, y compris les fringues.
En attentant mon tour pour la visite je vous raconte quelques détails US marrants :
Premier truc qui vous vous trouble, lorsque vous êtes sur un parking vous sursautez régulièrement parce que vous entendez un double coup de Klaxon. En fait au lieu d'avoir les clignotants qui se mettent en marche lorsqu'ils ferment leur voiture le klaxon fait en plus un double signal, au cas où le conducteur serait un aveugle je présume. Faut un moment pour s'y habituer.
Autre truc, sur toutes les routes à double voie la ligne pointillée est agrémentée de petits catadioptres qui sont enfoncés dans une petite rigole d'un cm de profondeur. La première fois que tu doubles ça surprend, surtout à moto. Après tu apprends à slalomer entre ces trucs.
Les américains roulent très calmement et prudemment et respectent scrupuleusement le code de la route. Ils s'arrêtent totalement à chaque STOP, même s'il est évident qu'il n'y a personne dans l'autre sens. Pour nous qui avons l'habitude de simplement ralentir puis de passer ça surprend aussi. Ça aussi on s'habitue très vite.
Un truc marrant : je n'ai pas encore vu une seul wc avec la planche du dessus comme chez nous. Impossible de s'asseoir dessus pour mettre ses godasses par exemple, c'est pour chier et puis c'est tout.
Par contre dedans il y a de quoi abreuver un chameau. C'est simple, la première fois que j'en ai vu un j'ai cru qu'il était bouché. Je ne te raconte pas la débauche de flotte à chaque fois que tu tires la chasse.
Leur pq aussi est original, avec un feuillet de chez nous ils en font deux.
Étonnant.
Vu le volume du cul moyen aux states tu te serais plutôt attendu à l'inverse.
Les routes sont bordées sur des centaines kilomètres d'une clôture. C'est incroyable d'autant que de l'autre côté il n'y a strictement rien à part de-ci de-là une vache famélique comme on en voit dans Lucky Luke.
Vu mon premier coyote, hélas mort sur le bas côté de la route.
J'ai rencontré un convoi incroyable : ici il n'est pas rare de croiser un mobilhome (ou Camping-Car selon le pays), genre mobilhome géant comme dans les films avec les flans qui s’écartent pour doubler le volume, qui tire une voiture.
Mais attention, la voiture n'est pas sur une remorque, elle est tractée par le mobilhome avec les 4 roues au sol. J'imagine qu'il y a un système qui fait freiner la bagnole en même temps que le mobilhome sinon je ne vois pas comment ils feraient.
Bref j'ai rencontré un ÉNORME mobilhome qui tractait un ÉNORME pick-up et dans le pickup il y avait une ÉNORME Harley-Davidson.
Je ne sais pas combien de litres ce type consomme aux cent kilomètres mais je ne veux même pas y penser.
Là j'ai fini mon demi litre de café (si, si, c'est la dose normale) et je vais aller à mon rdv.
Le patron du snack en réalisant que je parlais français m'a gratifié d'un Mewci Bowcouw bien sympa.
Partie 2
L'Antelope Canyon est un truc absolument magnifique et étonnant.
En fait au fil des siècles un Rio s'est créé un passage au travers d'une falaise de roche relativement tendre, les SAND ROCKS.
Le résultat est une espèce de long couloir torturé de toutes les couleurs rouges et ocres possibles dans lequel on déambule pour admirer le travail de l'eau sur la roche.
Ce Canyon est extrêmement étroit et ouvert sur le dessus ce qui donne des jeux de lumière absolument fabuleux.
Le Rio se remplit encore régulièrement et le canyon ne se visite pas s'il y a de fortes pluies.
Quand on voit la largeur du Rio avant ce goulet on imagine aisément que devant un tel étranglement le niveau de l'eau va monter extrêmement vite et haut.
Il n'est pas rare que le niveau du sol varie d'un ou deux mètres en quelques jours selon que le Rio dépose beaucoup de matière au sol ou au contraire qu'il lave le Canyon.
C'est d'ailleurs un Washing canyon ce qui veut tout dire.
De retour en ville je vais vite manger un petit truc avant de reprendre la route.
Je retourne un peu sur mes pas pour descendre dans le grand canyon cette fois et je vais voir un pont qui est célèbre ici pour avoir enfin permis de franchir cet obstacle naturel qu'est le Colorado.
Le Rio court au fond d'une large gorge profonde d'une centaine de mètres et savoir qu'il fut une époque où il remplissait parfois la gorge donne une idée de ce que devait être le débit à ces moments là.
Ensuite c'est ´Horseshoe Bend' un méandre de Colorado qui porte bien son nom puisqu'il est en forme de fer à cheval. Vu de tout en haut c'est magnifique et très impressionnant aussi.
Enfin je me dirige vers mon motel à Page.
En ville je croise mon premier bus scolaire jaune.
Je passe aussi dans une avenue le long de laquelle se trouvent les unes à côté des autres toute la panoplie des églises et chapelles des différents cultes présents ici.
WTF !!!
Et enfin mon motel. Le premier tel qu'on les voit dans feuilletons, avec la galerie et le parking juste devant la chambre.
Chouette chambre avec 2 lits kingsize et, juste pour me contredire, un wc comme chez nous.
Je vous fais un reportage sur les chiottes US.
Elle est pas belle la vie ?
Allez, là-dessus direction la piscine. A demain. En attendant mon RDV je photographie 2 ou 3 trucs bien amerlock !!!
A louer pour balade dans le désert.
Américains jusque dans les détails !
Un truc qui fait frémir l'amateur de vin qui sommeille en nous !
Main Street typique de cette région des USA.
Et parallèlement, les petites ruelles où le crime se joue dans tout feuilleton digne de ce nom.
L'entrée de la visite d'Antelope Canyon mais en fait la sortie si on suit le sens de l'eau.
Vues diverses et jeux de lumière.
L'autre coté du canyon, c'est à dire l'entrée pour le rio, c'est assez étroit !
Le rio, à sec ce jour là. On se rend bien compte qu'il va être difficile de faire rentrer l'un dans l'autre !!!
3 jours auparavant le petit rocher au milieu du chemin était sous terre. On voit comme le sol a été 'lavé'.
Sur la falaise on voit les dépôts de brindilles et autres de la crue d'il y a 3 jours. Faut pas être dans le canyon à ce moment là !
Le Colorado au fond d'une gorge qui débordait parfois il y a de nombreuses années. Fameux débit !
Le fameux pont à gauche qui permit enfin de franchir le Colorado. Il a été doublé comme vous pouvez le constater.
Le bonheur de tout géologue qui veut étudier les strates !!!
Horseshoe Bend
Le Colorado se descend aussi en bateau, canoë, Raft, etc.
Ah oui, j'oubliais, la visite d'Antelope Canyon se fait avec des cousins de Gilles EKIS, lol !
Les fameux bus scolaires jaunes.
Ca rigole pas pour les fumeurs distraits par ici !
Mon motel.
Ayé, tout lu ! Super récit qui fait envie !
Quelques réactions prises en note durant ma lecture :
Bon, alors au risque de déchirer ton petit coeur de supporter, j'ai rencontré des joueurs de foot US et je peux te garantir que même sans leur armure comme tu dis, les rugbymen à côté c'est des taffioles !
Ces gars là-bas sont de véritables monstres de muscles et de puissance. Pas un rugbyman, et je les respecte, n'aurait sa place là-bas dans une équipe de la NFL.
D'ailleurs s'ils sont arnachés de la sorte c'est pas pour paraître plus costaud mais justement parce que leur jeu est juste un tout petit peu plus viril que ne peut être le rugby.
Et pour terminer sur ce jeu, alors que j'ai encore beaucoup de mal avec les règles, je suis devenu fan de ce sport par l'engagement qu'il demande, par sa vivacité, par l'élaboration des stratégies, par la beauté de certaines phases de jeu et puis surtout parce que c'est un sport qui va de l'avant.
Le rugby c'est comme notre mentalité en Europe, on veut aller en avant mais on fait les passes vers l'arrière.
Ca veut tout dire !
Bon, parlons des américains.
Malheureusement la formule de mon voyage faite de déplacements ne m'a pas permis d'essayer d'établir une relation plus profonde avec l'un ou l'autre ricain.
J'aurais donc bien du mal à te dire si c'est ou pas plus facile que chez nous.
Ce n'est pas la première fois que j'entends dire ça d'eux mais franchement, est-ce vraiment beaucoup plus facile d'entrer dans l'intimité d'un européen ?
Personnellement, avant que je t'invite sincèrement à venir partager un repas chez moi il te faudra patienter.
Entre la relation qu'on n'invite jamais, le pote qui vient boire un verre mais c'est tout et puis enfin le copain qui a droit de table, le temps est long avant que tu ne passes d'un stade à l'autre. Et mon expérience avec des gens dont je suis devenu un ami ou un bon copain me confirme que c'est pareil chez les autres.
Mon voisin depuis 25 ans et avec lequel je m'entends parfaitement bien n'est jamais venu mangé chez moi et ne m'a jamais invité.
Pourquoi serait-ce autrement aux states ?
Non, je crois que ce qui perturbe les gens c'est justement cette franche cordialité initiale qui laisse peut-être croire que la suite ira plus vite que chez nous alors qu'il n'en est rien.
Mais à tout prendre je préfère leur cordialité, même si elle n'est que première apparence, à la gueule que tirent la plupart des gens chez nous.
Jour 5 :
En route pour Monument Valley.
LA vallée des bons vieux western avec John Wayne.
Mais avant ça, un arrêt programmé pour aller voir le Navajo National Monument, un site avec une antique cité Hopi dans une alcôve taillée par la nature dans une gigantesque falaise.
Premier gag de la journée les Navajos ont réinventé les dos d'âne destinés à limiter la vitesse. Eux ils installent des putains de rigoles.
Y a bien un panneau qui annonce ´DIP' mais comme tu ne sais pas ce que c'est et qu'il y a un panneau tous les cent mètres ici tu ne fais pas gaffe.
La surprise est de taille ! J'ai fait un de ces bonds avec la bécane ...
Même à la vitesse recommandée c'est juste dément. Après je te garantis que tu fais gaffe.
Bla bla avec le ranger du coin, un Navajo très sympa et souriant ( Ca change ) qui me dit que la visite du parc est gratos. Ça aussi c'est étonnant pour nous qui sommes habitués à payer partout, même pour aller pisser.
Allez hop, je me fais 2 des balades recommandées dont une me mène à une plate-forme rocheuse sur la falaise d'en face par rapport au pueblo.
C'est une nouvelle fois étonnant, Ce truc est tout de même là depuis le treizième siècle et il tient toujours debout.
Pour des murs façonnés avec de la boue et du torchis c'est balaise.
On ne peut pas approcher plus près, dommage mais vu la foule ça se comprend si on veut que ça dure encore 1000 ans.
La seconde promenade me mène vers le début du canyon pour une vue en enfilade.
Durant cette promenade quelque chose me préoccupe mais je n'arrive pas à savoir quoi.
Et puis ça me vient, je réalise le silence absolu dans lequel je suis. Pas une mouche, pas une abeille, pas le moindre insecte volant, pas un seul chant d'oiseau ne vient perturber ce silence total. C'est vraiment incroyable.
J'ai même été me renseigner pour savoir s'il y avait des oiseaux dans le coin et oui, il y en a, mais soit ils ne s'étaient pas encore remis de leur virée de la veille, soit ils ont tellement de boulot pour trouver à bouffer qu'ils ont autre chose à foutre que de chanter.
La végétation est rachitique et n'importe lequel d'entre nous crèverait de faim après 1 semaine dans ce trou et pourtant les Hopi utilisaient pas moins de 400 plantes différentes pour se nourrir et se soigner.
Ils avaient même inventé une sorte de chewing-gum. Bon, y avait pas 50 goûts différents mais tout de même.
Je redémarre, direction Monument Valley.
Soyons clair, il y a deux jours je me suis pris une claque monumentale sur la joue droite en allant voir le Grand Canyon. Aujourd'hui, en bon chrétien, j'ai tendu la joue gauche et je me suis pris une mandale maison.
C'est juste inimaginable et toutes les images qu'on a pu voir à la télé ou dans des revues sont incapable de rendre la majesté de tels lieux et ceci pour la simple raison que les images sont toujours focalisées devant elles alors que lorsque vous êtes devant ou dedans vous captez visuellement un ensemble panoramique qui donne sa vraie dimension au spectacle.
Pour visiter le site faut se faire accompagner en 4x4 par un guide Navajo.
Pour moi ce sera une guide et j'irai en compagnie d'une famille d'allemands fort sympathiques ce qui tout de même surprenant puisque tout le monde sait que l'allemand est agressif (Private joke).
Ne reculant devant aucun sacrifice je prends le grand tour, 2h30 de visite, de multiples arrêts explicatifs et la visite d'une partie que les pèquenots qui ont mégoté sur quelques dollars ne verront pas. Bien fait pour leur tronche.
Si vous faites un jour cette visite, croyez-moi, prenez le grand tour en 4x4.
Le petit tour est succinct et je vous déconseille de le faire avec votre voiture de location, d'une part parce que la plupart du temps c'est interdit par le loueur, et quand on voit la piste on comprend pourquoi, d'autre part parce que vous passerez à côté de toutes les explications du guide.
Je n'essaie même pas de vous raconter ce que j'ai vu, vous verrez les photos. Toute tentative de description est vouée à l'échec.
J'ai tellement tardé sur le site que je me suis tapé le reste de la route de nuit, mais j'ai profité d'un couché de soleil somptueux sur les montagnes et les nuages.
Quel pied.
Arrivé à l'hôtel vers 20h (oui, ici il fait nuit vers 19h) je me suis précipité dans un resto-bbq pour manger avant qu'ils ne ferment.
Pour rappel ces joyeux fêtards d'américains ferment tous les restos vers 21h00.
Une fois de plus j'ai été abasourdi par les portions servies ici.
J'avais commandé un petit mixed grill pas trop cher et je m'attendais à recevoir 4 ou 5 pignons de poulet et quelques spare-ribs mais quand le plat est arrivé, les spare-ribs étaient tellement énormes que je ne voyais pas la cuisse de poulet qui était en dessous.
Énorme c'est vraiment le mot pour le dire.
Le tout accompagné de beans (yessss !), de légumes cuits, de patates rissolées et pour faire bonne mesure d'une petite salade à côté.
Le seul truc qui avait une dimension normale c'était ma Desperado.
Cela a été aussi le lieu de mon premier désappointement...
A la table d'à côté il y avait un couple de français, mais alors le beauf dans toute sa splendeur.
Ce con s'adressait à un groupe de jeunes français eux-mêmes assis à une table plus loin.
Ça a commencé par le sempiternel : "Parigots, têtes de veau" hurlé dans toute la salle dés que cet abruti a su que ces jeunes gens étaient parisiens.
Déjà là le sourire des jeunes s'est légèrement crispé et ils n'avaient de cesse ensuite que d'essayer de raccourcir voire de stopper la conversation.
Bernique, ce gros con en rajoutait tant et plus.
Une fois ses plaisanteries épuisées il s'est attaqué aux américains "qui conduisent comme des cons" alors que si ça ne tenait qu'à lui il les aurait tous dépassé vite fait bien fait, ensuite, alors qu'il ne parle pas un mot d'anglais et tente de se faire comprendre de la serveuse avec des gestes et des onomatopées ou pire encore des mots français américanisés du genre " I want a bouteille of vin" il se permet de dire tout haut, "Putain ils sont cons ces amerloques, ils comprennent rien à ce qu'on leur dit" et pour finir Monsieur Je-sais-tout-mieux-que-tout-le-monde se permet de conseiller aux jeunes gens qui vont aller visiter Monument Valley de ne surtout pas le faire avec les 4x4 parce que les gens y seraient entassés comme des animaux et boufferaient de la poussière tout du long sans rien voir à cause de cette même poussière et donc de surtout le faire plutôt avec leur propre voiture.
Sachant ce que je vous ai raconté plus haut c'est évidemment une énorme connerie et sur le coup je n'ai pas pu m'empêcher de faire une signe de folie derrière le dos du beauf.
Signe qui a été parfaitement capté par un des jeunes gens.
Non mais quel con alors.
Putain ce genre de mec pourrait te bousiller les vacances juste à le rencontrer.
Qu'est ce qu'il fout ici cet abruti ?
Pourquoi il ne visite pas plutôt le Berry en charrette à bras au lieu de venir nous faire chier à 8000 bornes de chez lui ?
Vous le sentez là qu'il m'a énervé ce trouduc ?
Pour finir pour aujourd'hui et pour revenir au truc de la poussière, c'est vrai qu'il y en a pas mal qui s'envole au passage des 4x4 mais pas de quoi en crever non plus.
Ceci étant mon expérience de motard m'a bien servi puisqu'avant de partir, sachant qu'on allait sur une piste, j'avais pris la peine de prendre un tour de cou de motard qui m'a bien servi.
Pour le coup les allemands m'enviaient un peu.
Mais bon, on le sait, le teuton est envieux, c'est d'ailleurs pour ça qu'il vient régulièrement chez nous pour nous piquer ce qui lui fait envie.
Saleté de boches. Navajo National Monument, c'est pas la luxuriance de la forêt amazonienne.
Sec mais beau !
Quand je vous dis qu'ils faisaient du chewing-gum ...
... avec ça !
La cité Hopi - Navajo du 13ème siècle.
De plus près.
Le site vu en enfilade avec ce fameux ce silence assourdissant !!!
Monument Valley !
Une Mesa.
Les clebs errants locaux.
Pub Marlboro ou presque !
Une alcôve en formation.
Le Hogan, habitation traditionnelle typique des Navajos.
Son occupante qui perpétue les traditions à l'intention des touristes bien sûr !
Structure du toit. Imposant !
Une alcôve dont le toit a percé.
Moments magiques lorsque notre guide puis celui d'un autre groupe ont entonné une chanson Navajo.
C'est pas Lascaux mais tout de même, ça le fait !
De vrais broncos indiens sauvages laissés en totale liberté dans le parc.
C'est juste beau !
3 photos qui illustrent quand les nuages et la lumières changent le paysage en quelques minutes.
Vous connaissez cette route ... C'est celle où Forest Gump a arrêté de courir !!!
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Jour 6 :
Je vais vous dire un truc, un hot tub ( bain chaud) après une journée à rouler en bécane et à crapahuter dans Mesa Verde c'est le paradis.
I love the american way of life.
Oui je sais je vous fais chier mais vous voulez que je vous raconte ou pas ?
Mais commençons par le commencement.
Donc je vous l'ai déjà dit, le but de la journée était la visite de Mesa Verde.
Une Mesa pour ceux qui l'ignorerait c'est en gros un plateau dominant une plaine.
Monument Valley n'est composée que de ça, dont la plus célèbre pour les fans de western est Thunder Mesa.
Mais si là elles sont relativement petites comme on le voit dans les films et reportages, il en existe de gigantesques et Mesa Verde est de celles-là.
Après un peu de route je me présente au bureau des Rangers pour demander des infos sur la visite.
Le ranger, extrêmement sympa, commence par me donner un prospectus en français car il a deviné que je ne suis pas vraiment du coin.
Je me demande d’ailleurs comment il a deviné ça ? J'ai un accent ou quoi ?
Bref une fois mon prospectus et mon plan devant moi il m'explique très gentiment ce que je peux aller voir dans le parc et comment.
L'intérêt de Mesa Verde réside dans le nombre extrêmement élevé d'habitations troglodytes des anciens indiens Anasazi.
Une d'entre elles est tout particulièrement remarquable, the Cliff Palace.
Normalement on la visite en compagnie d'un guide d'où mon arrêt au bureau des Rangers mais pas de bol, ils sont en train de faire des fouilles archéologiques et des travaux d'entretien et ces visites guidées sont supprimées, mais m'explique t’il, il y a un point de vue qui surplombe cette cité de façon magnifique et qui me permettra de très bien la voir.
Ensuite, il existe une autre cité, plus petite et accessible moyennant un peu de marche et qui elle est visitable sans guide.
Je constaterai sur place qu’il y a tout de même 2 Rangers qui s'assurent que les touristes ne mettent pas les pieds au-delà des barrières.
Il faut me dit-il, partir d'un point central en haut de la Mesa et rayonner pour voir le plus de trucs possibles.
Comptez +- 2h pour faire le tour des points de vue.
2 h en moto ?
Avec les arrêts, oui.
Ok, et il est loin ce point de départ ?
Ben c'est à 15 miles d'ici.
Ah !
Déjà ça donne une idée de la taille du parc.
Je vais pour le quitter quand il me dit qu'il adore mon T-shirt, celui qu'on acheté en Italie avec Steve Mc Queen dessus.
On échange encore quelques mots sur ce sujet et au moment où je prends congé il me dit avec un grand sourire : Have fun with your bike
.
Je ne sais pas pourquoi il me dit ça de cette façon mais je le remercie, je prends la bécane et je me dirige vers le poste de contrôle. Pour les possesseurs du pass annuel des parcs d'état c'est gratos. C'est mon cas donc je passe fissa et en route.
Je ne vais pas tarder à comprendre pourquoi le ranger m'a dit ça, la route monte vers le plateau en une succession de superbes courbes sur une route bien large.
Malgré ma retenue avec une bécane qui n'est pas à moi et qui me coûtera un bras si je la vautre je finis par craquer un peu et par me lancer dans une montée comme on en a fait en allant vers Venise au mois de mai. Un pied d'enfer.
Malgré que ce ne soit pas ma Fat Boy et que je me méfie tout de même un peu de mes erreurs de conduites avec une moto que je connais peu, cette machine se conduit très facilement et réponds aux moindres sollicitations.
C'est la première fois que je la pousse un peu et je dois dire que je comprends le plaisir de conduite de ceux qui en possèdent une.
Et encore, celle-ci est stock.
Bon, c'est pas tout ça, me voici en haut et ma visite commence.
Faut aimer ce genre de trucs mais moi ça m'intéresse et je suis toujours curieux de voir comment nos glorieux ancêtres se démerdaient pour survivre.
Ces habitations troglodytes sont étonnantes de conception et d'intelligence d'aménagements.
Après faut aimer vivre en hauteur parce que pour le coup elles ne sont vraiment pas au niveau du sol.
Avantages de ces maisons en alcôves : abri pour la pluie ou la neige, t° relativement constante derrière les murs une fois une partie de l'alcôve bouchée, comme dans les grottes, protection évidente contre les prédateurs et ennemis car ces zouaves aimaient se foutre sur la gueule entre tribus.
Inconvénient majeur, si t'as oublié quelque chose en bas tu te fais vraiment chier pour aller le chercher.
Durant mon tour je passe au travers d'une forêt pétrifiée.
Dans les années 90 un terrible incendie a ravagé une partie de la Mesa et la multitude de troncs d'arbres encore debout après toutes ces années donne un spectacle particulier. J'y reviendrai.
Bon, après mon tour en moto je vais manger une "petite" salade dont vous aurez la photo plus bas.
Excellente, elle a la particularité d'être assaisonnée avec une des sauces créées par Paul Newman. Très bonne sauce d'ailleurs.
C'est con comme un petit détail te change la vie. Lol.
Après midi départ pour une promenade à pied vers le site visitable.
Vu de près c'est quand même incroyable qu'au 12ème siècle à peu près ces gens aient construit de telles bâtisses avec quelques troncs d'arbres, du torchis et de la boue.
Devant le site il y a une sorte de boîte contenant des prospectus expliquant le site et dans la même boîte une autre boîte avec une fente. Le truc c'est que tu es supposé mettre un dollar dans la boîte si tu prends le prospectus, mais personne ne surveille.
Eh ben j'ai observé un long moment et pas un seul américain n'a omis de mettre son dollar. Je n'imagine même pas un truc comme ça par chez nous. Les seuls qui n'ont pas payé sont des touristes européens.
Et ensuite vient mon morceau de bravoure de la journée, une randonnée le long d'une de ces corniches qu'utilisaient les Anasazis pour se déplacer le long des falaises qu'ils avaient colonisées.
C'était, comment dire, ...... Sportif !
A déconseiller aux gens en mauvaise forme physique et trop sensibles au vertige.
Certains passages se font sur un sentier d'un mètre de large avec la falaise d'un côté et le ravin de l'autre.
Par le précipice abrupt mais si tu rates une marche tu vas quand même te faire une solide dégringolade plus quelques bobos. Sans parler de la frousse que tu te feras.
Il y avait un moment un passage tellement étroit entre la falaise et un énorme rocher que quelqu'un comme .... au hasard, Eddy (Un pote à moi qui est disons … corpulent !), ne passerait pas.
Même de profil !
Ce sentier, même en sachant où il est, est totalement indétectable pour quelqu'un qui regarde d'en face tant il se fond dans les accidents de terrain et la végétation.
En cours de route on passe devant des petroglyphes, des dessins et gravures dans la falaise faites par les Anasazis. Chose étonnante c'est là, tout simplement, avec un petit panneau demandant de ne pas toucher mais personne pour surveiller.
C'est un peu comme si à Lascau on laissait la grotte ouverte. Et pourtant pas un graffiti, pas une déprédation.
Bref après 1h30 à crapahuter le sentier me ramène sur le dessus de la Mesa et je prends le chemin de retour mais cette fois sur terrain plat. Ouf.
Du coup je traverse à pied cette fois une autre partie de la forêt qui a été touchée par l'incendie et c'est vraiment surprenant parce qu'à côté d'arbres totalement cramés se trouvent d'autres arbres qui ont partiellement brûlé mais qui sont repartis et qui font de nouvelles branches pleines de feuilles.
En gros en cas d'incendie tu as les arbres qui te la font en mode Jeanne D'arc, ils crament et ils meurent et puis t'as les autres qui te la font en mode Jésus, je meurs mais je ressuscite après.
Pour réaliser cet exploit, ces arbres, confrontés aux incendies depuis la nuit des temps, ont développé une capacité de résistance au feu grâce à des couches superposées qui font que le cœur de l'arbre, au centre du tronc, résiste longtemps aux fortes chaleurs. Après, ils pèlent.
Tout dépend donc je pense de l'épaisseur du tronc et de la vitalité de l'arbre pour savoir s'il va ou non survivre à l'incendie.
En tous cas le résultat visuel est étonnant avec ce melting-pot d'arbres bien vivants et d'arbres pétrifiés.
Accessoirement tu te dis tout de même que si un incendie se déclarait maintenant, vu la taille gigantesque de la zone qui a cramé, tu as extrêmement peu de chances de t'en sortir. Du coup tu évites de fumer.
Bon la visite de la Mesa est terminée, je vais prendre la direction de mon motel.
"Ite Mesa Est" dirais-je pour faire un bon mot.
Durango me voici.
Durango, ville provinciale typiquement américaine, ses commerces, ces bars, ces motels, ces bains chauds ....
Oh oui, les bains chauds.
Là je vous narre mes aventures depuis un bar-resto typiquement américain avec une ambiance de folie car l'équipe de foot us locale joue et gagne. C'est juste dément.
Au menu Ceasar Salad. Miam.
Demain j'irai peut-être à la piscine ou alors encore au bain chaud, je me tâte.
Allez, salut. Belle illustration d'une Mesa, un plateau dominant une plaine. Ici je suis sur Mesa Verde.
Première rencontre avec une forêt pétrifiée. On voit les vestiges des anciens arbustes alors que la base est ré-envahie par les nouvelles pousses.
Cliff Palace, cité Anasazi.
La cité, au-dessus le toit de l'alcôve et sur ce toit la forêt pétrifiée qui reprend vie.
Ici aussi la falaise est totalement exploitée.
Balcony House, uniquement accessible par échelles.
Constructions vues de plus près.
Mélange surprenant d'arbres brûlés et morts, d'autres brûlés mais reprenant vie et de jeunes pousses.
Celui-ci n'a pas résisté.
Celui-là bien et maintenant il pèle.
Balade sur la corniche.
Les petroglyphes.
Ce sentier en corniche est bien là devant vous, mais où ???
Durango et sa vieille gare d'époque.
La ticketterie.
Le train qui vous emmène dans les hauteurs.
'Petite' salade à la sauce PAUL NEWMAN !!! La classe quoi !
Le bar resto de ce soir où on ne s'entend pas écrire tellement il y a de l'ambiance !!!
Le repos du guerrier version USA : Le HOT TUB !!!
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Ca vous intéresse toujours ou j'arrête ?
Comme Grover.
Je commençais même à m'inquiéter quand je ne voyais pas la suite venir, lundi.
Yep, continue, c'est chouette de suivre ton périple. J'attends avec impatience l'épisode où tu arrives au volcan et où tu descends à D'ni par la faille.
Ces habitations des Anasazis* sont vraiment fascinantes, lovées dans leur falaises depuis des siècles...
*mon correcteur orthographique ne connaît pas ce mot et me propose "antinazis" à la place.
Jour 7 :
Aujourd'hui c'est relâche. Journée shopping à Durango.
C'est une petite ville sympa dans le Colorado.
Typiquement américaine avec sa Main Street aux multiples commerces, le quartier historique encore plus commercial mais très typé, les commerces au rez-de-chaussée et au-dessus des bureaux comme dans les films avec les détectives ou les avocats, vous voyez le genre, et puis ses quartiers résidentiels avec ce genre de maison où on voyait le gamin passer en vélo et jeter le journal au loin.
Je crois que ce genre de distribution existe toujours car en passant devant les bureaux du Durango Herald j'ai vu des vélos qui devaient servir à ça.
De Durango part un antique train à vapeur qui vous emmène vers les hauteurs.
J'ai renoncé, le prix de la place allant de 95 à 200 dollars. J'aime bien faire des trucs mais tout de même, je ne les ponds pas.
Par contre j'ai visité le musée qui est sympa.
Encore un truc étonnant ici, tous les musées que j'ai visités sont gratuits. Et comme toujours il y a une boîte avec indiqué que les dons seront grandement appréciés.
Du coup tu laisses ton petit billet sans remords.
Donc shopping en vue; ça ne me coûtera sûrement pas moins de pognon mais au moins j'aurai quelque chose en main. Mouarf !
Pour le shopping, inutile de dire qu'on trouve tout ce qu'on veut, fringues, alcools, gadgets, armes, etc.
J'ai passé un moment à la terrasse d'un coffee shop à observer le monde qui m'entourait.
Bus scolaires, trucks, pickups, bécanes, bagnoles de fous, bagnoles de police avec énorme pare-buffle à l'avant, plus quelques engins étranges comme cette bicyclette sur laquelle le cycliste est plus allongé qu'assis, avec un guidon ape, une fourche de bécane custom et à l'arrière un mini moteur genre Solex pour aider au pédalage, le spectacle est permanent.
Je suis entré entre autres dans un candy-shop. A côté les magasins de bonbons chez nous sont minables, pas tant par la taille que par le choix proposé. Juste invraisemblable. J'ai résisté.
Bon, j'ai tout de même fait quelques achats et ma carte de crédit a pris un petit coup dans l'aile mais au diable les varices comme disait mon orthopédiste.
Petit tour à la concession HD du coin. Les prix sont quasi les mêmes que chez nous, y a pas de miracle.
J'ai aussi croisé des gars qui à mon avis jouent au foot US dans une équipe du coin.
À côté notre Dédé est anorexique. (Un pote considéré comme 'balaise' de ce côté de l'atlantique)
Ces types sont des monstres.
Ils te filent une baffe et tu passes du Colorado à l'Arizona sans toucher le sol.
J'adore de plus en plus ce sport et les matchs sont d'une intensité incroyable.
J'aime le foot et j'ai apprécié de découvrir le rugby à 7 grâce au gamin de Dédé mais ça c'est vraiment autre chose. Woaw !!!
Le temps est magnifique et comme nous sommes tout de même dans une station de ski, il fait suffisamment frais que pour ne pas être incommodé par la chaleur.
Ici tout les bikers, sauf les touristes, roulent relax.
J'ai donc sacrifié avec grand plaisir aux coutumes locales en roulant en short, basket, t-shirt et casquette sur la tête.
Ca aussi c'est un pur plaisir !!!
Là je me suis arrêté dans un bar "Welcome Bikers" pour siroter une Bud en vous racontant tout ça. La déco est faite à partir de poignées de pompes à bière.
Original, voire photo ci-dessous.
Grâce au copieux petit déjeuner j'ai sauté le repas de midi sans problème.
Ce soir je retourne au bar-resto d'en face et je me tape une pizza maison.
Ce sera tout pour aujourd'hui.
Intérieur d'une loco.
"Tourne la manette Joe"
"Euh... laquelle ?"
"La rouge Joe, la rouge"
"P... de b... de m... !"
Intérieur pour les gens zézés !
Intérieur pour les grattes-culs ou sans-dents.
Eliot Ness est parmi nous !
Elles avaient tout de même une classe folle ces caisses !
Ils ont un peu changé les camions de pompiers !
Je déteste la chasse et les chasseurs mais ça, ça m'a quand même fait marrer !
Le plus vieil hôtel de la ville.
Comme je disais, les immeubles avec commerces au rez et bureaux au 1er. On s'attend à trouver le bureau de Philip Marlowe.
Et les célèbres escaliers anti-incendie.
Faut dire que le skate là-bas c'est un vrai moyen de locomotion.
A boire pour les toutous. Bon, ok, ça se fait aussi chez nous ...
Mais à manger, avouez que c'est nettement plus rare !!!
Un petit chewin-gum ?
Mon bar du jour.
Déco originale !
Trop bien ce voyage par procuration
Jour 8 :
Avant de parler de cette journée commençons par finir celle d'hier.
Pour le soir j'avais donc décidé de retourner manger au même resto-bar que la veille et d'y commander une pizza.
Que je vous explique : au fond du bar se trouve une ancienne caravane transformée en cuisine et il faut se présenter à la fenêtre pour faire sa commande.
Vous payez, vous donnez votre prénom pour qu'on vous retrouve et vous allez vous asseoir.
Je vais donc à la fenêtre et je fais mon choix de pizza.
La jeune fille de service me demande si je veux une pizza 12 inchs ou une 16 inchs.
Comme je ne sais pas vraiment quoi répondre elle me demande si j'ai fort faim.
Je veux que j'ai faim, j'ai rien mangé à midi et j'ai l'estomac dans les talons.
Ok me dit elle, alors prenez une 16 inchs.
Ok, ça roule.
Je vais m'asseoir et je potasse un peu ma route du lendemain.
Au bout d'un moment un gars se dirige vers moi avec un plateau et une énorme pizza.
Devant mon air sceptique il me demande si je suis bien Paul et comme je réponds par l'affirmative il dépose la pizza devant moi et me souhaite bon appétit.
Oh my god !!!
Cette pizza avait la taille d'une des jantes de ma bécane.
Mais comment font les gens ici pour s'enfiler un truc comme ça ?
Parce qu'en plus elle est garnie de façon copieuse.
Même ceux qui ont le plus gros appétit parmi nous n'arriveraient pas à la fin.
Avec une pizza comme celle là Patsi tient une semaine.
J'en ai avalé la moitié par pure gourmandise parce qu'elle était vraiment excellente. Sans doute une des meilleures que j'ai jamais mangé mais à la moitié j'ai calé.
Suis reparti avec un carton et mon autre moitié mais ce matin je l'ai mise à la poubelle.
Je ne me voyais pas me trimbaler avec ma pizza pendant la journée.
J'ai regardé s'il n'y avait pas un sdf qui trainait par là pour la lui filer mais dans ce quartier ils ne traînent pas. Dommage.
Oui, ils ont des sdf aussi.
Bon dodo et ce matin, tôt levé et petit déjeuner consistant.
Aujourd'hui j'ai une de mes plus grosses étapes, +- 500 bornes et pas que d'autoroute.
Il fait frisquet voire même franchement frais et j'ai mis une petite laine pour protéger mon torse de vaillant guerrier de la route.
Durango est à 2000m d'altitude et je pars vers Silverton qui est à 2800m.
Ici l'automne montre le bout de son nez et le matin ça caille.
La route s'élance dans les Rocky Moutains et ça monte bien.
Je passe certainement les 3000m d'altitude puisque ensuite je redescends vers Silverton même.
On se croirait dans les Alpes sauf qu'ici tous les sommets sont arrondis, comme usés.
La forêt qui borde la route des 2 côtés est parée de toutes les couleurs vertes, jaunes, oranges et rouges propres à l'automne par ici.
Ajouter à cela un petit vent qui fait voler de magnifiques feuilles jaunes au travers de la route et vous aurez une idée du trajet somptueux que je fais dans les montagnes.
En arrivant à Silverton une erreur d'aiguillage m'oblige à faire un demi tour sur un truc en pente plein de graviers.
Je vais pour reprendre ma route lorsqu'un camion déboule sur ma gauche.
Vu le genre de camion par ici tu ne discutes pas et tu t'arrêtes, sauf que là je suis en dévers et sur du gravier... et ça ne rate pas, la bécane se couche.
P.... de b.... de m... !!!
Bon j'étais à l'arrêt donc je sais déjà qu'il n'y aura aucun dégât mais je jure tout de même un bon coup, d'autant que la moto n'est pas à l'horizontale mais en pente, le guidon vers le bas.
Avant même d'essayer je sais déjà que je n'arriverai pas à la redresser seul.
J'ai à peine le temps de me dégager qu'un américain d'une cinquantaine d'année arrête sa jeep à côté de moi et me dit avec un sourire 25 carats : Bad place to stop !
Tu l'as dis bouffi.
Ni une ni deux en 15 secondes chrono la moto est sur sa béquille.
Thanks for your help sir !
Bon, je lui dis que je crois que j'ai besoin d'un bon café et toujours avec son grand sourire il m'indique un coffee shop à Silverton, ou alors au bled suivant, Ouray qui, me dit-il, est un coin de Suisse en Amérique.
« Very nice place !!! ».
Comme j'avais décidé de m'arrêter à Silverton je ne change pas mes plans.
Si vous avez un minimum de bases en anglais vous aurez compris que Silverton est une déclinaison de Silver Town, et donc comme c'est une bourgade minière qu'est ce qu'on y trouve ?
Voilà !
Très sympa, avec de vieilles maisons aux façades peintes et plein de commerces du métal en question.
Emplette et hop je reprends la route.
Accessoirement c'est le bled où arrive le train à vapeur que je n'ai pas pris la veille.
Départ pour Ouray en empruntant la Million Dollar Highway.
Il y a plusieurs routes pour aller de Durango à Moab mon point de chute, mais on m'avait conseillé celle-là pour sa beauté.
On ne m'a pas menti.
Ce second tronçon est absolument magnifique et s'enfonce profondément dans les Rocheuses.
La route est en bon état et large mais elle a cette particularité de longer d'impressionnants ravins sans qu'il n'y ai le moindre garde-fou ou rail de sécurité. Pour nous habitués à ce genre de trucs c'est un peu déstabilisant.
Pas vraiment dangereux mais étrange.
De toute façon tu ne risques pas grand chose, la vitesse étant strictement limitée à 25 voire même 15 milles/h et les américains respectant scrupuleusement ces limitations, pour se vautrer faut vraiment le vouloir.
Sur le trajet, des travaux.
Pourquoi nous raconte t'il ça vous demandez vous, on s'en fout qu'il y ait des travaux.
Juste pour deux trucs : Primo ici pas de feu réglant la circulation dans un sens ou dans l'autre comme chez nous, mais 2 gars, un à chaque bout du chantier, qui règlent la circulation avec un grand bâton au sommet duquel il y a un panneau à 2 faces.
Un côté avec Stop, l'autre avec Slow. Et les mecs communiquent par talkie-walkie.
À chaque chantier routier tu vois ça avec 2 mecs qui passent leur journée à faire ça.
L'autre truc pour lequel je vous parle de ces travaux c'est qu'il est courant de voir des femmes travailler aussi dur que les hommes sur ces chantiers.
Ce n'est pas chez nous qu'on verrait ça.
Moi j'applaudis à 2 mains... D'autant qu'applaudir à une main est extrêmement difficile.
Bref j'arrive à Ouray.
Ok, mon gars de tout à l'heure n'a jamais mis les pieds en Suisse c'est une certitude.
En dehors du fait que nous soyons dans un paysage montagneux et que les maisons ont vaguement , mais très vaguement, un air de chalets ça s'arrête là.
Pour autant la bourgade est effectivement très jolie et inviterait au repos si j'avais le temps.
Ah oui, ce qui est très Suisse partout où je passe c'est la propreté et l'entretien des lieux.
Allez, ne mégotons pas, ok, on est dans la Suisse américaine.
Sortant des Rocheuses que j'aurai donc traversé de part en part j'arrive sur une sorte de plateau extrêmement fertile puisqu'il est occupé par d'immenses cultures de toutes sortes et surtout évidemment de maïs.
Une occasion de voir les fameux tracteurs jaune et vert de John Deer.
Quelques magnifiques ranchs aussi.
La configuration des bourgades américaines fait qu'au sortir de la ville, perpendiculairement à la route principale partent des routes secondaires qui mènent à des lieux de résidence de plusieurs bâtisses.
Du coup, pour faciliter le boulot du facteur, à l'entrée de ces routes se trouvent des séries de boîtes aux lettres.
Vous savez, ces boîtes typiques avec le petit drapeau qui se lève lorsqu'il y a du courrier dedans.
J'imagine que de loin les habitants surveillent leur boîte à la jumelle pour savoir s'il y a du courrier.
- Il y a du courrier chou ? J'attends un paquet des 3 Suisses.
- Attends, je prends la longue vue et je te dis ça tout de suite. Ah oui, le drapeau est levé. Bon je vais le chercher je reviens d'ici 30 minutes.
Faudra que je pense à m'arrêter pour vous photographier ça.
Nouveau décor, je rentre dans une zone beaucoup plus aride en me dirigeant vers Grand Jonction, Colorado.
C'est incroyable la vitesse à laquelle le paysage change dans ce pays.
Un peu avant d'arriver à Grand Jonction je passe devant un énorme magasin de boots et chapeaux cowboy. Ils soldent tout à 50% pour cause de fin d'activité.
Je pile et je rentre dans le parking.
Ok, ça c'est un putain de magasin de boots !!!
Vous verrez les photos en bas. J'ai photographié 2 rayons et il y en a 15 comme ça.
L'autre coté du magasin est consacré aux Stetson, ceintures et autres accessoires en cuir.
Bon, j'ai craqué pour des boots.
J'aurais bien pris un Stetson aussi mais franchement je me demande où je l'aurais mis.
En plus ici c'est courant mais chez nous t'as tout de même l'air d'un pingouin avec ça sur la tête.
Arrêt à Grand Jonction vers 15h pour avaler une sorte de croque-monsieur et discuter le bout de gras par Messenger avec ma femme.
Je fais le plein.
Important de faire le plein régulièrement aux states et bien avant d'être à sec car tu ne sais jamais quand tu verras une autre pompe.
Très bonne idée, la ville suivante est à 150 km et je ne verrai pas une seule pompe entre les deux.
Ici c'est pas comme chez nous, il n'y a des pompes qu'aux abords des villes ou bourgades, pour le reste va te faire voir.
Allez hop, j'enquille la Highway 70 et me voilà parti pour 150 km de désert absolu.
Encore un changement de décor.
Les Highways sont les autoroutes américaines.
Vitesse limite 75 ou 80 milles à l'heure maxi.
2x2 bandes mais séparées par un terre plein central sur lequel dans sa portion la plus étroite tu peux mettre un terrain de tennis en longueur et dans la plus large, facile un terrain de foot.
Et ceci sans raison vraiment apparente. Ils s'en foutent ils ont toute la place qu'ils veulent.
Si je ne dois retenir qu'un truc de ce voyage ce sont certainement ces immensités désertiques …
et aussi la gentillesse des américains, leurs véhicules en tous genres, la majesté de certains lieux, les portions invraisemblables de bouffe et l'américain way of life.
Oui je sais ça fait plus d'un truc, et alors ?
C'est moi qui raconte oui ou merde ?
Bon.
Donc c'est le désert mais pas comme au Sahara, ici le sol est recouvert d'une végétation, rabougrie certe, mais bien présente.
Il fait une chaleur infernale et tu n'oses même pas imaginer ce qui t'arriverait si tu tombais en panne d'essence.
Pour pisser tu te mets le dos au soleil de peur de voir ta bite transformée en merguez le temps que tu te soulages.
Heureusement tu transpires tellement que t'as plus rien à pisser.
La moto a aussi chaud que moi et j'ai les mollets qui cuisent.
En plus depuis ce matin j'ai un point douloureux dans le dos.
C'est simplement musculaire et pas bien grave mais ça me fait tout de même iech.
Bref je serai content d'arriver.
A l'approche de Moab nouveau changement de décor.
Je reviens vers le grand canyon et les immenses falaises rouges vifs. Je passe devant d'énormes rochers gris qui ressemblent à s'y méprendre à de la peau d'éléphant.
On dirait vraiment qu'on a enterré là d'immenses éléphants dont seul le dos dépasserait. Marrant.
Allez, me voici enfin à Moab et j'ai bien mérité un petit tour de piscine puis de jacuzzi.
Si, si, il y a ça dans ce motel aussi.
Une bonne petite bouffe en ville, avec un Jack Daniel's-Coca de derrière les fagots, quelques achats et me voici devant le bureau de ma chambre à vous raconter ma journée.
Demain visite de Canyonland National Park.
A plus les potes et potines. Silverton et ses facades colorées
Un vieux bâtiment avec le Coffee Shop où je me suis remis de mes émotions.
Les rangées de boites aux lettres.
Un putain de magasin de boots !!!
Un second rayon, il y en a 15, rien que des boots !
La partie STETSON.
J'ai donc craqué pour ça ! Le tiers du prix chez nous.
Une vue des rocheuses. C'est les alpes en plus arrondi.
Ma chambrette. Cosy !
Le bureau temporaire de la rédaction de ce compte-rendu fantastique ! Si, si !!!
Le repos du guerrier, parce que bon, faut pas déconner non plus !
C'est vrai que c'est étonnant ce changement de paysage, du désert aride aux montagnes suisses !
Les photos sont vraiment chouettes et permettent de mieux te suivre.
En fait tu devais avoir l'impression d'être dans un film en permanence, on a tellement l'habitude d voir ces décors dans des films
Ma frangine a fait un voyage l'année dernière sur la "route du blues", en passionnée de cette musique. De Menphis à la Nouvelle-Orléans, sur les lieux mythiques du blues avec des concert très "roots"
Elle me disait qu'elle s'était parfois sentie comme "prise dans un film" tellement les lieux lui semblaient caricaturaux alors qu'ils étaient juste réels.
Pour Scribe : Je n'aurais vraiment pas su où le foutre le Stetson, sinon je crois que j'aurais craqué aussi !
Niveau équipement : j'avais des chaussures montantes mais pas trop rigides qui ne m'ont pas quitté, en moto comme en randonnées pédestres. Nickel !
J'avais pris mon jean's en Kevlar mais j'y ai renoncé après 2 jours, trop chaud en moto et trop raide lors de longues marches, retour au jean's classique.
Des T-Shirts et comme je l'explique quelque part mais peut-être pas encore ici, mon blouson de cuir qui m'offrait une bonne protection en cas de chute mais aussi et ça m'a surpris moi-même une excellent protection contre les ardeurs du soleil.
J'ai assez peu roulé en toute décontraction, mais quand je l'ai fait c'était vraiment très très agréable.
Pour mes affaires je disposais de 2 sacoches latérales dont une a été remplie par les boots et un peu de linge sale, d'un coffre de porte-bagage assez conséquent puisqu'il contenait tout mon linge propre au départ et d'un sac à dos que j'ai fixé sur le siège passager dés que le linge sale et les achats cadeaux et autres souvenirs sont devenus trop conséquents que pour tenir dans le simple coffre.
C'était juste mais j'y suis arrivé. J'étais parti avec un strict minimum aussi !
Pour Volyo : C'est exactement ça. Tu roules ou te promènes et subitement tu as l'impression d'être dans un décor familier de film ou de série. C'est étonnant mais magique !
Jour 9 :
Pas de grand déplacement aujourd'hui, je visite les environs de Moab.
Départ tôt car je vais visiter Canyonland, 5 h de visite prévues et je voudrais faire un autre truc l'après-midi.
Canyonland est une autre zone de tout ce qui touche de près ou de loin le Grand Canyon.
On monte sur une Mesa et on avance jusqu'au bord qui surplombe les canyons environnants.
Première partie, Island in the sky.
C'est un parc national donc mon pass fonctionne.
Après une assez longue route dans le parc on arrive aux différents centres d'intérêts.
Premier arrêt pour aller pedibus admirer un cratère fait il y a 2.000.000 d'année par l'arrivée inopinée d'un météore un poil distrait.
Ce con a fait un trou comac dans le sol, allant jusqu'à faire ressortir le sel qui se trouvait tout en dessous.
Oui, il y a 3.000.000 d'années toute cette zone était une gigantesque mer intérieure qui s'est lentement évaporée, d'où le sel.
Il y a donc au milieu de ce cratère comme des rochers grisâtres qui seraient du sel.
Je dis qui seraient parce que j'ai pas été goûter.
Mais bon, je fais confiance aux panneaux explicatifs. Vous me connaissez, je ne suis pas du genre chicaneur.
Gros trou tout de même. J'aurais pas voulu être là quand c'est tombé.
Sous l'impact le météore c'est vaporisé mais heureusement personne n'est venu le réclamer, on aurait été emmerdés.
Je repars pour aller à l'extrême bout de la Mesa d'où la vue à la réputation d'être magnifique.
Et je ne suis pas déçu du déplacement. Du haut de ce promontoire la vue est à couper le souffle.
On voit jusqu'à une distance de 100 miles ce qui plutôt grosso que modo fait tout de même 160 kms.
D'ici à là-bas ce ne sont que canyons enchevêtrés.
Les falaises sont vertigineuses et on voit un peu partout ces piliers de pierre coiffés d'un gros rocher qui semble en équilibre tout là haut.
C'est étonnant, le temps et l'énergie que ces mecs auront dû dépenser pour aller foutre ses cailloux là en haut. Mais le spectacle en vaut la peine.
Ah, on me signale à l'instant que ce ne serait pas du tout comme ça que ça c'est fait, il s'agirait de l'érosion toussa toussa.
Bon on s'en fout, le spectacle est au rendez-vous.
Je repars pour m'arrêter cette fois au bord d'un autre canyon.
Je m'arrête surtout parce que je vois des 4x4 s'engager dans une piste qui semble descendre dedans.
Je m'approche du ravin et effectivement les 4x4 descendent une piste qui plonge dans le canyon.
La piste est large pour une bagnole et demi, n'est pas macadamisée et présente par-ci par-là des élargissements pour que ceux qui montrent puissent croiser ceux qui descendent.
Faut bien regarder sa route pour voir où on met ses roues et faut bien regarder devant pour anticiper la venue d'un autre véhicule car ces élargissements ne sont pas légion.
Putain, un truc comme j'aime. Si je reviens je loue un 4x4.
Ça doit être trop cool de descendre ainsi dans le fond d'un canyon.
Bon allez je vais un peu plus loin.
Nouvel arrêt et magnifique spectacle d'étendues d'eau en escaliers de couleur turquoise.
Ce sont des salines. Donc il y a bien du sel ici, ils ne racontaient pas de conneries tout à l'heure.
Cette touche turquoise dans cette immensité rouge est du plus bel effet.
Je repars encore une fois pour aller voir Dead Horse point of vue.
Cette fois c'est une plongée visuelle sur la Green River qui nous est offerte.
Magnifique.
Et devinez quoi ?
Cette rivière est effectivement toute verte.
En même temps elle aurait été violette qu'on aurait moins compris qu'elle s'appelle la Green River.
D'ici je vois aussi la piste dont je vous parlais tout à l'heure d'un autre point de vue, avec les 4x4 qui passent en bas.
Allez, mine de rien avec le temps de retour vers l'hôtel les 5 heures seront bien passées.
Je repasse donc par l'hôtel pour me rafraîchir un peu avant de repartir et aussi pour dire quelques mots sur Skype avec ma petite famille.
Devant l'hôtel est garée une de ces motos avec 2 roues devant qu'on voit pas mal par ici.
Comme je la regarde le couple qui en est propriétaire et qui est assis là en train de fumer une clope engage la conversation.
Je leur explique qu'on ne voit pas vraiment ces engins chez nous, ce qui explique ma curiosité, et que chez nous on voit plutôt les trikes avec 2 roues derrière.
Et comme je lui demande si c'est facile à conduire il me répond avec cette candeur typique des américains : "Comme une moto-neige mais je suppose que vous ne savez pas ce que c'est."
Genre chez nous il n’y a pas de neige et donc on connaît pas.
Mouarf, ces amerloques sont vraiment trop parfois.
On a papoté ainsi un bon moment et, petite satisfaction toute personnelle, alors que les premiers jours j'étais un peu paumé avec mon anglais je constate avec plaisir que ça va de mieux en mieux.
Je retrouve mon vocabulaire, je fais moins de fautes et je comprends de mieux en mieux ce qu'on me dit.
Je n'en suis pas à regarder les News en comprenant tout mais je progresse.
Cet après-midi le programme consiste à emprunter ce qu'ils appellent une Scenic Road, c'est à dire une route particulièrement belle.
Celle que je vais emprunter pénètre dans un canyon pour longer le Colorado mais en étant vraiment à côté et pas au-dessus.
Magnifique route effectivement, enchâssée entre les parois du canyon et sinuant de concert avec les méandres du rio.
C'est un aller-retour mais ce n'est vraiment pas un souci tant les jeux de lumière dans ce canyon en cette fin d'après-midi donne l'impression de ne pas refaire la même route.
En chemin je fais un stop dans un petit musée qui retrace l'histoire de tous les films tournés dans la région. Il y en a une chiée.
J'ai fais une autre halte juste pour le plaisir d'aller sur une petite plage et m'asperger le visage avec l'eau du rio.
Je me suis rafraîchi avec la flotte du rio Colorado les mecs.
Ma vie ne sera jamais plus tout à fait la même.
Ceci étant elle est plutôt fraîche.
Je n'ai pas fait de photos sur cette route mais bien une vidéo avec ma GOPRO. Vous n'en verrez donc rien mais c'était plus que joli, croyez moi sur parole !
Je termine ma journée dans un autre petit resto sympa qui propose tellement de sortes de hamburgers que c'est vraiment toute une histoire de choisir.
Miam.
Allez, à demain. Canyon Land et un bout de la piste.
La piste qui descend !!!
le jeu local, il faut tenter de rajouter une pierre. Il y en a vraiment partout !
Le cratère du météore et la couche de sel dévoilée.
Island in the sky.
La Green River. Vous la verrez mieux plus loin.
Les Hoodoos, flèches rocheuses surmontées d'un roc de structure différente.
Vue de plus près. C'est vraiment étonnant !
Phénomène d'érosion. On a vraiment l'impression que tout ça c'est effondré d'un coup !
Les strates.
Green River, indubitablement verte !
Les salines
Idem
Je ne pouvais pas ne pas photographier ça !
Est-ce qu'on n'est pas dans un film là Volyo ?
Rencontre inopinée !!!
La moto à trois roues, rare chez nous, très commune là-bas !
Jour 10 :
Avant de quitter définitivement Moab je pars visiter Arch Valley.
Je vous le dit tout net, Arch Valley ça se mérite.
D'abord parce que les arches sont relativement distantes les unes des autres mais aussi parce que pour une fois la route ne conduit pas à proximité des points de vue ou de visite, faut marcher et pas qu'un peu sous un soleil omniprésent.
Premier arrêt après une entrée magnifique dans le parc, Balanced Rock, un énorme rocher en équilibre sur une aiguille rocheuse.
Vraiment impressionnant. Tu te dis qu'à un moment tout de même ils vont interdire aux oiseaux de se poser dessus de peur qu'il ne bascule.
Tout semble figé dans ces parcs rocheux mais le désert vit et change encore régulièrement.
Une aiguille rocheuse plus petite mais semblable à peu de distance de celle-ci s'est effondrée il y a quelques années. Rien n'est immuable, même pas les montagnes.
Quelques photos et je repars.
Arrêt suivant Delicate Arch.
Une demi-heure de marche pour accéder au site et ça monte.
Sur le chemin une antique baraque de pionnier. Fallait vraiment avoir envie pour venir se foutre ici. Je vous raconte pas la simplicité de la baraque, mais elle est toujours débout malgré son âge.
Après un sentier plus ou moins horizontal commence une sérieuse ascension sur une énorme plaque rocheuse.
Nouvel épisode de la gentillesse spontanée des américains : une dame d'une cinquantaine d'années est appuyée contre une barrière en bas de cette plaque rocheuse et semble attendre quelque chose ou quelqu'un me dis-je.
Au moment où j'arrive à sa hauteur un américain qui marche à côté de moi s'arrête et demande à la dame : Are you ok ?
Effectivement la dame a renoncé à la grimpette et préfère attendre son mari et rassure le bonhomme, mais une fois encore c'est un exemple de cette spontanéité des américains. En Europe je pense qu'il aurait fallu qu'elle s'écroule par terre avant que quelqu'un daigne s'intéresser à elle.
Bon grimpette il y a, grimpette je fais.
Mon passé de randonneur en montagne me fait retrouver mes réflexes, ne pas regarder l'obstacle à franchir, diminuer fortement la longueur des pas et se concentrer sur sa respiration. Au bout de quelques minutes je trouve mon rythme et je grimpe en laissant derrière moi tous ceux qui m'accompagnaient plus ou moins.
Au moins ça je sais encore le faire, et ça grimpe, je vous le dis.
Une fois en haut ça repart le long d'une corniche relativement large et enfin je débouche sur l'arche.
Et une fois encore : WOAW !
Cette arche suspendue dans le ciel est de tout beauté. Le spectacle est magnifique et je m'assieds un bon moment pour admirer cette merveille de la nature.
Je perds aussi un bon moment à attendre un moment où aucun clampin ne va se placer sous l'arche pour faire quelques photos.
C'est incroyable ce besoin des gens de se faire photographier juste à côté ou juste en dessous, voire même carrément sur un truc remarquable.
À croire que s'ils n'ont pas la photo de leur tronche avec le sujet à photographier leurs copains ne croiront pas qu'ils y ont été.
Quel intérêt de se faire photographier sous une arche alors qu'elle est simplement splendide toute seule ?
Bref, retour vers la bécane. Cette première excursion m'aura pris une petite heure.
En route pour aller voir Sand Dune Arch et Broken Arch qui ne sont distantes que d'une dizaine de minutes de marche.
Sand Dune Arch est une petite arche sympa au fond d'un petit canyon.
C'est surtout le chemin pour y parvenir qui est cool entre les parois du canyon.
Ensuite direction Broken Arch qui doit son nom au fait qu'elle est fêlée. Celle-ci est nettement plus imposante. Allez, photos et retour vers la moto.
Comme d'habitude il fait soif et je bois beaucoup.
En route pour The Devil's Garden.
Sous ce nom poétique entre tous se cache une putain de randonnée de plus de deux heures aller-retour.
La première partie est plutôt facile avec un sentier bien damé qui mène jusqu'à Landscape Arch.
Une pure merveille. C'est une arche toute fine de la longueur d'un terrain de foot.
WOAW again !!!
A partir de là commence la seconde partie qui mène à la Double Arch et celle-là aussi elle se mérite.
Le chemin qui y mène est un' primitive trail ´ c'est à dire qu'à part t'indiquer le chemin rien n'a été fait pour te faciliter le boulot.
C'est grimpette en tous sens, montée et descente dans le bush et chaleur d'enfer.
Les sand-rocks dont est composé le relief ont tendance à se fendre facilement sous l'effet de l'érosion, des infiltrations d'eau, etc.
Donc, pour imager un peu, certains gros blocs ressemblent un peu à un pain découpé. Et vous vous promenez sur la croûte d'une tranche, sachant que les autres tranches ne sont pas juste à côté. Bon, les tranches sont larges mais c'est spectaculaire et vraiment fun.
Lorsque j'arrive enfin à cette Double Arch je finis ma bouteille d'eau d'un litre et demi. Avec ce que j'ai bu au petit déjeuner je dois en être à largement plus de deux litres ingurgités dans la matinée.
Tout va à l'envers ici. En Belgique je bois deux bières et j'en pisse un bac, ici je bois 3 litres de flotte et je pisse un gobelet.
Encore une fois il fait très chaud mais cette chaleur est infiniment plus supportable que chez nous. Je préfère largement un 35° ici qu'un 25° chez nous parce que l'air est sec. On n'est pas écrasé par le taux d'humidité.
Par contre on se déshydrate à toute vitesse. Après 10 minutes de marche on a la bouche en carton et il faut boire, boire et encore boire.
Pour certaines randonnées les panneaux recommandent 3 litres d'eau minimum par personne. C'est vous dire.
Bref me voici à Double Arch qui comme son nom l'indique est composée de 2 arches superposées. C'est une nouvelle fois splendide. Comme d'autres je reste aussi assis là un bon moment à admirer.
Bon allez, en route pour le retour, sans flotte. Je sens bien que je vais avoir soif pendant l'heure qui suit. Heureusement dans ce sens ça redescend plutôt.
Au bout d'une demi-heure je n'arrive même plus à avaler ma salive tant elle est épaisse.
En chemin je rencontre un lapin local suffisamment sympa que pour me laisser approcher à moins de 3 mètres pour le photographier.
J'engagerais bien la conversation mais déjà que j'ai encore un peu de mal avec mon anglais, alors le ´Lapin des sables' j'ose même pas vous en parler.
Je le remercie tout de même de son obligeance et je repars.
Je finis par arriver au parking et je me jette sur la fontaine. Il y en a partout aux states de ces fontaines et heureusement.
Vous voyez de quoi je parle hein ? Ces petites fontaines qui ressemblent à un évier et dont le jet est dirigé vers le haut quand vous appuyer sur le bouton.
Il y a aussi un robinet pour remplir les gourdes et bouteilles. Je remplis la mienne et j'en vide aussi sec la moitié. J'en suis à plus de 3 litres ingurgités et la sensation de soif reste présente. Impressionnant.
Bon, il est maintenant près de 15h et je dois encore repasser chercher un bagage à l'hôtel avant de me taper 350 km.
Retour à l'hôtel, récuperrassionage du bagage et en route.
Et me voilà reparti dans les grandes zones désertiques.
Tout en roulant je me fais la réflexion qu'il fallait tout de même les avoir sérieusement accrochées pour oser se lancer dans ce genre de traversées sur des chariots branlants et de vagues pistes toutes cabossées sans aucune certitude de trouver de l'eau.
Ces pionniers en avaient.
Ceci étant quand on sait que je vous parle là d'il y a moins de 200 ans d'ici et qu'on voit le réseau routier aujourd'hui on se dit qu'ils n'ont pas lésiné sur le macadam par la suite. La vache !
En roulant je croise beaucoup d'autres motards et je constate une fois de plus qu'il existe une véritable inimitié entre Harleyistes et propriétaires de Japi ou autres.
Ceux là ils peuvent toujours se brosser pour avoir un petit signe de la main lorsqu'ils croisent les Harleyistes qui sont évidemment très largement majoritaires.
S'ils veulent un bonjour ils le font entre eux et puis c'est tout.
Mais c'est vraiment incroyable. A un moment je suivais 2 mecs qui faisaient aussi un voyage en moto mais sur des japis. Eux devant donc et moi 50 mètres derrière.
Arrive en face un groupe de Harley, eh ben pas un signe jusqu'au moment où ils sont arrivés à ma hauteur et moi j'ai eu droit à un signe de la part de toutes les motos.
Tu dois te sentir un peu seul parfois en Japi par ici. Mouhahahaha !
Ah oui j'oubliais, comme j'avais tout de même un gros coup de barre en sortant du parc, avant de reprendre la route je fais le plein et je vais boire un café.
Dans le magasin je me laisse tenter par un tout petit pot, genre Yakult, sur lequel il est écrit : Energy for 5 Hours.
On dirait du yoghourt liquide comme consistance mais alors le goût il arrache. J'avais pris goût raisin mais c'est tellement puissant que t'en reste scotché un moment à la première gorgée.
Mais alors pour être efficace c'est efficace. Je ne sais pas ce qu'ils foutent là dedans mais après 15 minutes mon coup de barre était passé et je pêtais la forme.
Je claquerai mes derniers dollars pour en ramener quelques flacons.
J'arrive à Hanksville.
Déjà faut être américain pour appeler ça ´Ville'.
Moi j'aurais appelé ça Hank-Trou-Perdu.
Bonjour le bled.
Bon, pourquoi j'en parle, c'est parce que le gars d'hier ( celui avec son trike à l'envers, essayez de suivre un peu, merde ) m'a parlé de la route qui suit entre ce bled et Torrey où je me rends.
Cette route m'a t'il expliqué est magnifique car elle passe dans une vallée étroite très verte mais dans laquelle vivent aussi quantité de ´deers' sorte de biches locales et de ´wild turkeys' soit des dindes sauvages.
Des dindes sauvages ???
« Ouaip et grandes comme ça « me dit il en montrant son genou.
« Et ces animaux ont une fâcheuse tendance à traverser sans regarder. »
Ah ouais ?
Putain, effectivement si tu rencontres ça au détour d'un virage tu vas au plancher sans coup férir.
Donc à partir de Hanksville, mollo-mollo sur la manette des gaz.
Eh ben j'ai eu droit aux deux.
Les biches dans une prairie sur le côté et les dindes carrément sur le bord de la route.
Ça surprend tout de même.
J'ai photographié la biche et son petit mais les dindes se sont barrées le temps que je m'arrête en sécurité.
Je dis ça parce qu'ici les dégagements sont tous en dévers et en gravier.
Et le gravier en dévers j'ai déjà donné.
J'ai même failli donner une deuxième fois tant ces trucs sont traîtres.
Donc méfiance.
Le crépuscule se pointe et j'ai droit à un ciel rouge et orange de toute beauté une fois de plus.
Torrey enfin.
J'ai zappé le petit tour dans Capitol Reef, il était trop tard. De toute façon on m'avait prévenu que ce serait limite et que je ne pourrais faire qu'un petit tour dedans.
Pas l'impression d'avoir raté quelque chose.
L'attrait de ma chambre d'hôtel et de sa douche après ma journée l'aura emporté.
Hôtel sympa façon motel de film une fois de plus avec l'excellente idée d'avoir un Resto inclus. Ça m'évitera un nouveau déplacement. Suis un peu naze.
Au menu de ce soir ça a été steak de thon avec ses petits légumes. Une petite salade fraîche en entrée et un diet cola. Ça va mieux tiens.
Et me voici dans mon pieu, à vous raconter tout ça avec un œil sur l'inévitable match de foot us.
Bon, j'ai dû changer de carte mémoire dans mon appareil photo. Ça veut dire pas loin de 700 photos pour ma première semaine. Plus ce que la Go Pro a enregistré.
Les gars si je dois vous faire un montage avec tout ça soit je sabre sérieusement soit attendez-vous à un truc de 5 heures. Mouahahahahaha !
À vous de choisir.
Putain mes pompes de moto sont ocres à force de poussière du désert. Me demande si je saurai les ravoir.
Bah m'en fous, c'est beau aussi.
A plus bande de zouaves.
Addenda à la journée :
Je me suis livré à une petite expérience : comme je voyage léger pour cause de place, il y a deux jours j'ai fait ma petite lessive le matin dans l'hôtel puisque je restais deux nuits. Je pouvais faire sécher.
Le soir ce n'était pas vraiment sec à cause de l'air co.
Donc j'ai sorti la planche à repasser qu'il y a dans beaucoup de chambre et j'ai terminé le séchage au fer en regardant la tv.
Pas de soucis sauf qu'à la fin j'en avais marre et que je me suis demandé : est-ce qu'on peut faire sécher des chaussettes au micro-onde ?
Allez hop, 2 minutes pour voir.
Eh ben on peut mais faut sortir les chaussettes avec une pince après tellement elles sont chaudes. Mouahahahahaha on n'arrête pas le progrès. Balanced Rock
Jeu d'équilibre
La nature fait ça ...
Les hommes font ça. Je vous avais dit que c'était le jeu à la mode.
Authentique cabane de pionnier, fallait le vouloir !
Rustique mais de bon goût !
Chemin vers Delicate Arch
Delicate Arch
La même avec 2 pingouins qui se trouvent beaux en-dessous.
Elle va casser un jour, c'est sûr !
Des petroglyphes.
Broken Arch
Landscape Arch, toute en finesse.
'Primitive Trail' C'est par là mais démerde-toi !
Les rochers découpés comme des tranches de pain
Double Arch
Vue par l'autre côté.
Mon pote le lapin
Biche locale dans le crépuscule
Son petiot
Coucher de soleil sur Torey
Mon motel avec resto inclus et l'omniprésent drapeau national
Putain mes pompes ... !
Et pourquoi qu'on peut pas voir la vidéo ?
Tu la postes sur Viméo ou sur You Tube et tu la rends privée pour que seul ceux à qui tu donnes le lien puissent la voir.
Et sinon, c'est quoi un tour de cou de motard et à quoi ça sert ?
Et aussi, tes photos sont superbes et vachement parlantes, je trouve. Tu as souvent saisi tout ce qui fait l'Amérique et nous semble si exotique, que ce soit dans les paysages ou dans le mode de vie !
Ah oui, Youtube je vais voir pour vous en faire l'une ou l'autre.
Le tour de cou de motard est un anneau de tissu plus ou moins élastique que le motard passe autour du cou et remonte sur la bouche et éventuellement le nez pour protéger son visage du froid ou des insectes lorsqu'il roule avec un casque ouvert. Ce n'est pas utile avec un intégral.
Merci pour le commentaire sur les photos.
Faut que j'reprends la lecture de tout ça, moi. Après j'te ferai un tir groupé de commentaires.
T'as le temps, y a encore 9 jours ! lol
Jour 11 :
Pour les américains le plus court chemin entre deux points est la ligne droite et ils ne se privent pas de le montrer. Il y a de telles lignes droites ici que quand tu arrives à la fin tu as presque oublié comment on fait pour tourner avec une bécane.
Ce préambule pour vous dire qu'aujourd'hui les choses devraient changer puisque je vais à Bryce Canyon en passant pas une Scenic Road qui promet de viroler car elle va franchir plusieurs cols avant de m'amener à bon port.
Le temps est couvert et il fait vraiment frisquet lorsque je prends la route.
Je verrai Bryce Canyon sous la grisaille mais au moins je ne pêterai pas de chaud.
Après quelques kilomètres 2 panneaux attirent mon attention.
Le premier a une vache dessinée dessus avec inscrit en dessous : OPEN RANGE.
En clair ces vaches sont en totale liberté.
Putain ils vont me refaire le coup des biches et des dindes mais avec des vaches cette fois-ci.
Second panneau, il est écrit : Bikers, take care, sharp curves on 100 miles.
100 miles de virages serrés, WOAW.
Ok, on verra, j'attaque le col via la UT 12.
Je n'ai pas fait deux kilomètres et 5 virages que je tombe sur 4,5 vaches qui broutent sur le bord de la route. Quand je dis le bord, c'est vraiment le bord. Entre elles et la route il n'y a pas le moindre fil ni la moindre clôture.
Ok. J'étais prévenu mais tout de même, ça surprend.
3 virages plus loin, au sortir d'un virage, cette fois je tombe sur quelques vaches au beau milieu de la route. Oh my god !!!
Bon, j'ai compris, on va monter à son aise.
Je rencontrerai des vaches en totale liberté une dizaine de fois durant l'ascension.
Du coup je comprends mieux les T-shirts qu'on vendait à l'hôtel avec l'inscription : I survive the UT 12.
Revenons à nos virages serrés.
Bon, ok les gars, si on emmène nos américains dans "le col de la mort" (cf note en fin de texte) ils font un infarctus au second virage.
Des virages serrés comme ça c'est quand tu veux.
Au pire j'ai eu 3 épingles à cheveux et encore, bien larges.
En même temps leur mobilhomes de 4 kilomètres doivent passer aussi, donc ...
Bon, la route est splendide et les paysages aussi.
Les falaises et canyons environnants sont composés de pierres grises et blanches.
Ils devaient plus avoir de rouge.
Plusieurs arrêts en cours de route pour faire des photos.
Au fur et à mesure que je m'approche de Bryce Canyon le temps s'améliore de même que le t°.
Finalement j'aurai du soleil mais pas trop chaud. Génial.
C'est beaucoup plus vert par ici que ce que j'ai vu jusque là et ça fait du bien de rouler à nouveau entre les arbres et sapins.
De temps en temps la route est traversée aussi par des chipnunks (Pas certain de l'orthographe) c'est une sorte de mélange entre la souris et l'écureuil.
C'est tout petit, ça file à toute vitesse et ça a une bonne bouille.
C'est curieux cette manie qu'ont les animaux par ici de traverser la route.
Enfin me voici à Bryce Canyon.
Les gars et les gates, le Grand Canyon était sans conteste le plus impressionnant, Antelope Canyon était le plus délicat, Monument Valley sans doute le plus spectaculaire, mais Bryce Canyon est pour moi le plus beau.
It's great, wonderful, amazing, unbelievable, voire même gorgeous, c'est vous dire.
Si vous y allez, faites comme moi :
En fait Bryce Canyon n'est pas vraiment un canyon, c'est-à-dire une gorge.
C'est plutôt une falaise complètement déchiquetée en forme d'amphithéâtre.
Quand vous entrez dans le parc vous êtes sur une route au-dessus de tout qui va s'avancer jusqu'au bout de cette falaise.
La falaise est à votre gauche et franchement à droite il n'y a pas grand chose à voir.
Donc vous allez jusqu'au bout où il y a un splendide point de vue puis vous revenez sur vos pas en faisant tous les points de vue et vous terminez en apothéose avec SUNSET POINT OF VUE.
J'ai fais comme ça par intuition et c'est vraiment ce qu'il faut faire.
Tous les points d'arrêt vous offrirons des vues magnifiques et à chaque fois différentes et le final ... Ah putain le final !!!
Cette falaise et toutes ses avancées est déchiquetée de façon incroyable en Hoddoos, sortes d'aiguilles de pierre de toutes les nuances partant du blanc cassé en passant par le rose pour aller à l'orange multi nuances.
C'est somptueux.
Ne reculant devant aucun effort pour satisfaire ma curiosité j'ai entamé la descente au fond du canyon.
Un chemin est aménagé et permet de le faire confortablement si on oublie momentanément que ce qu'on a descendu il faudra le remonter.
En bas c'est tout aussi splendide et évidemment le point de vue change totalement. On se promène entre les sapins et les pitons rocheux, et partout où le regard se porte on a envie de faire une photo. Je ne m'en suis pas privé.
Et puis il faut remonter ...
Même technique que la fois passée. Pas trop vite, ne pas regarder en haut, maîtriser son rythme respiratoire et ça passe.
Putain d'ascension tout de même.
Allez un petit tour au shop près de l'entrée et en route vers mon motel, et là les potes c'est juste Byzance pour un biker.
Déjà le motel est installé dans une vieille station d'essence et est tenu par un vieux biker pur jus. Il y a un resto genre 60ties et un magasin d'accessoires moto à côté que je visiterai demain matin.
Mais la chambre ...
Mieux que des mots je vous ai fait une petite vidéo. (A voir sous peu sur YouTube)
Et une petite photo tout de même !
WAZAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!!!!
Note pour Myst Aventure : un truc qu'on à fait en Italie en allant à Venise en bécane, il existe un montage vidéo complet de ce voyage, si ça vous dit je le mettrai aussi sur Youtube. L'amphithéatre
Les Hoodoos
Les fameux Black Crows
Rose, jaune pâle, orange clair, orange foncé, rouge ... quelle palette !
50 nuances de rouge !
Ce n'est qu'un morceau et on va le descendre ET le remonter !!!
En bas
regardez comment ce tronc se tord !
Les créneaux d'une citadelle ...
Un profil de dragon.
Un pote.
Le soleil descend.
Il est temps de gagner ma chambre !!!
Miniature(s) jointe(s)
Ahah, cette dernière photo, je comprends ta réaction.
Merci pour le détaillage du bardas ! J'ai rattrapé mon retard de lecture des derniers jours, mazette, c'est vrai que ces paysages ont l'air à couper le souffle.
J'imagine que ces kilomètres (pardon, ces miles) qui défilent en ligne droite sans fin, ça doit laisser de beaux moments de cogitation solitaire.
Jour 12 :
Première journée en demi-teinte de mon voyage.
Pour résumer je dirais : le matin frisquet, le midi torride, l'après-midi caniculaire et un peu plus tard encore une chaleur de titan.
Mais revenons sur les moments de cette journée.
Après une excellente nuit dans la chambre que vous savez, je m'en vais prendre le petit déjeuner.
Le patron, un vieux biker chenu et extrêmement sympa me demande si je prends le "regular breakfast ". Je n'ai aucune idée de ce que c'est mais allons y.
Putain il m'amène un hamburger avec la viande, le fromage et un œuf en plus dedans et à côté des espèces de ficelles de pommes de terre rôties.
La vache !
Bon j'essaie de faire honneur au déjeuner mais j'avoue avoir laissé la moitié du pain. Avec ça je suis calé.
De toute façon depuis une semaine je prends le petit déjeuner, je saute le repas de midi et je soupe copieusement le soir.
C'est la seule façon de tenir le coup sans prendre 25 kilos et ça me va très bien, mais là pour le coup, le hamburger du matin...
Pendant que je mange le patron qui m'a à la bonne me remplit régulièrement ma tasse de café, ce qui est d'usage ici, et taille la bavette.
Marrant il est venu à Gand.
C'est vraiment un bonhomme sympa qui se marre tout le temps, fait le service en chantant et raconte des blagues aux clients.
Comme son wifi ne marchait pas trop il est venu en douce et en se marrant me refiler celui du motel d'en face. Lol.
Quand il a le temps il bricole des bobbers dans son atelier que j'ai visité. Je lui ai acheté un t-shirt et une chemise tout ce qu'il y a d'américaine. Trop cool.
Bref me voilà parti et ça caille.
En route pour Zion Canyon, le point fort de ma journée.
Après une cinquantaine de miles j'arrive à l'entrée du parc pour m'entendre dire que cette entrée est fermée pour cause d'éboulement mais que l'entrée ouest est ouverte.
Sauf que pour faire le tour j'en ai pour au moins 2 heures.
Bon, y a pas, j'y vais.
En route je pousse tout de même un poil la machine histoire de récupérer un peu de temps mais en regardant bien loin devant et en ralentissant si je ne vois pas assez loin. Je n'ai pas envie de faire la connaissance des flics du coin.
A un moment donné, assez loin devant je vois une voiture blanche qui déboule sur la gauche et prends ma route.
Prudent je lâche les gaz et je rattrape la bagnole.
Oups, Highway Patrol !!!
Bien vu l'artiste.
Je les suis quelques centaines de yards et le voilà qui se met sur le côté.
Pas de gyrophare donc je dépasse sagement.
Merde, il redémarre juste derrière moi.
Du coup j'ai un peu d'adrénaline qui me fouette le sang mais toujours pas de gyrophare et aucun signe annonciateur de problème.
On roule ainsi à vitesse strictement réglementaire durant quelques miles et je le vois qui refait le même coup avec une bagnole.
Ça doit être son truc au flic de filer les chochottes aux gens ainsi.
Comme le gars dans la voiture roule plus lentement que la vitesse permise, il a sans doute aussi le cœur qui bat, tout doucement je les distance et comme la route monte et descend j'en profite chaque fois que je suis hors de vue pour accélérer un bon coup.
Je roule avec un œil devant moi, un œil dans le rétroviseur et le troisième œil sur le gps.
Oui, Shiva est avec moi.
Et je vous merde.
Donc je me tape 2h30 de détour et me voilà à l'autre entrée et là, Ô joie suprême on m'annonce que oui par ici c'est ouvert mais seulement pour les randonneurs, la route, elle, est fermée.
Nom de Dieu de bordel de m.... !!!
Bon, petit coup de téléphone à mon agence de voyage pour les prévenir, ils sont un jour derrière moi et pour demander une solution.
Il est désolé mais évidemment il n'y peut rien et me conseille de zapper le canyon, de toute façon avec tout ce que j'ai déjà vu je ne perds pas grand chose.
Ce qu'il y a de bien dans ces parcs américains c'est qu'une route te mène très près des points de vue. On pourrait dénigrer ce système au nom de la protection de la nature et toussa mais en même temps ça permet à tout le monde de venir voir. Franchement j'aurais pu amener ma vieille mère voir tout ça sauf sans doute Arch Valley. C'est bien !
Allez, en route vers "The Valley of Fire" autre visite au programme.
100 miles à me taper.
Avant je m'arrête à un "Traiding Post", sorte de resto-shop où on trouve de tout.
La déco extérieure est vraiment sympa, voir photos.
Je fais un brin de causette avec ma chérie en dégustant une glace au cactus.
C'est bon, ça goûte un peu la pêche.
Avanti.
Autoroute ou plutôt Highway jusqu'à mon but, 30 miles avant Vegas.
Je me cale à 75 miles à l'heure pour ne pas trop me faire dépasser par les énormes trucks parce que quand ceux là te dépassent tu sens le vent, c'est rien de le dire.
Il fait torride au moment où je prends le départ.
Plus je m'avance vers Vegas et le désert plus la chaleur monte alors que l'après-midi avance.
J'arrive à l'entrée du parc et un panneau lumineux annoncé 100° Fahrenheit, c'est à dire +- 38 ° celcius.
Ajoute la chaleur du moteur qui me monte sur les cuisses et tu imagines ce que je ressens.
The Valley of Fire c'est peut-être la visite de trop. Des rochers rouges de formes bizarres j'en ai vu plein mais en sus le truc est dans une cuvette faisant office de four.
Je ne sais pas combien il faisait là dedans mais largement au-dessus des 100° Fahrenheit. C'est une chaleur de titan.
Même si comme je le disais la visite ne m'apporte visuellement rien je suis content d'y être passé car ça me donne une idée de ce que je vais prendre dans la Vallée de la Mort dans 2 jours.
WTF !!!
En plus la route est assez abîmée et je roule vraiment mollo pour cette raison d'une part et parce qu'à part une ou deux bagnoles je ne vois strictement personne.
L'idée de me planter dans cet endroit me fait froid dans le dos, ce qui est bienvenu vu la chaleur, mais je me dis surtout qu'il risque de se passer un bon moment avant que quelqu'un ne vienne me ramasser.
Franchement quand je vois au bout de la route l'embranchement sur l'autoroute je pousse un soupir de soulagement.
L'arrivée sur Vegas est étonnante.
Voir soudain surgir dans la brume de chaleur du soir ces buildings qui sortent du sol plat du désert c'est un spectacle.
La fin de l'autoroute ne l'est pas moins, 5 bandes et des bretelles qui partent dans tous les sens et qui se croisent à qui mieux mieux.
Je suis logé au Golden Nugget.
Juste énorme.
Un hôtel de la surface du Woluwe Shopping plus 10 étages au moins.
125 chambres au moins par étage selon un panneau indicateur, faites le compte.
Les couloirs sont infinis.
Bon, ma chambre, spacieuse et d'un goût de chiotte.
Golden Nugget donc tout est dans les tons dorés.
Pas de frigo mais chaque couloir est équipé d'un distributeur de boissons fraîches et d'une machine à glace.
Ah oui, les bouteilles de boissons fournies par la machine sont nettement plus volumineuses que chez nous. Je regarderai combien.
Une douche bien méritée et je sors de l'hôtel, enfin j'essaie parce que tout le rez-de-chaussée n'est que couloirs, piscine, magasins et évidemment casinos.
Je mets facilement un quart d'heure à trouver la sortie.
Tout est indiqué sauf la sortie évidemment, pour que tu restes à l'intérieur.
Mon hôtel donne sur le mall, c'est à dire une rue de +- 500 m entièrement couverte et sur le plafond duquel passe en boucle différentes vidéos.
C'est juste dément.
La rue en elle même aussi.
Un monde de fou, des jeux de lumière, la musique à fond la caisse, des centaines de magasins et échoppes, une faune incroyable tant parmi les touristes que parmi les personnages "attractions".
J'ai rencontré la moitié du groupe Kiss, Batman, Spiderman, Elvis, un gladiateur, des body buildés en slip et manchettes, un pirate, un type en string qui jouait de la guitare, des filles à moitié nue qui racolent pour les casinos ou qui dansent sur les bar en rue et aussi des laissés pour compte qui campent à côté des poubelles pour y récupérer la bouffe et surtout l'alcool que tu y balancerais.
Incroyable mélange d'opulence et de misère.
C'est la folie pure, la débauche absolue, le délire total, le royaume du jeu, de l'alcool, du sexe et sans aucun doute de la drogue, et je vous le dis tout net, quitte à passer pour un rétrograde, c'est tout ce que je déteste.
Je ne savais même pas où aller pour bouffer.
J'ai parcouru le mall 2 fois avant de me réfugier dans mon hôtel et y trouver un petit resto sympa où je déguste en vous racontant ça un plat à base de riz et de Shrimps, vous savez les fameuses crevettes de Forest Gump.
Délicieux.
En y venant je suis passé devant un bar dont j'ai fait une photo. J'ai compté 25 écrans de télé rien que dans ce bar. Tu ne peux rien rater de ce qui passe à la télé, suffit de choisir une table près de l'écran qui t'intéresse.
On touche à l'absurde dans le superlatif.
Bref je ne me sens pas à ma place et je vais plutôt vous raconter deux ou trois trucs.
Primo, les bus scolaire jaunes, vous les connaissez mais ce que vous ne savez peut-être pas c'est qu'ils vont ramasser les mômes vraiment loin hors des villes et bourgades. Mais ils ne rentrent pas dans les allées annexes qui mènent à des ranchs ou groupes de maison et ces allées sont parfois vraiment longues.
Donc les gamins prennent leur vélo pour aller jusqu'à l'arrêt du bus et au lieu de laisser le vélo sur place on le monte sur le bus.
Sur le toit ? Non. Derrière ? Non plus. Mais où alors ? Ben devant. Le porte vélo est à l'avant du bus ce qui permet au chauffeur de voir quand le gamin a placé ou enlevé son vélo. Génial.
Parlons un peu équipement.
Si vous venez ici et que votre casque peut supporter une visière je vous conseille de vous l'offrir. Croyez-moi, 150 miles avec le soleil rasant de face et vous serez tout heureux de pouvoir légèrement baisser la tête pour épargner vos yeux. J'aime ma visière d'amour.
Laissez votre jeans en kevlar à la maison, je n'ai supporté le mien que deux jours. Trop chaud et chiant en randonnée.
Par contre n'hésitez pas à prendre votre blouson en cuir. C'est encore la meilleure protection contre le soleil.
J'ai essayé de rouler en manches courtes, faisable sur de courtes distances, après bonjour les coups de soleil. En manches longues vous n'êtes pas vraiment rafraîchi par le vent, c'est une illusion. En blouson, celui-ci par son épaisseur vous protège du rayonnement direct du soleil et vous garde plus ou moins au frais. Vous le laissez largement ouvert devant pour le vent et roule ma poule.
J'ai parfois laissé mon blouson étalé sur mon pare-brise pendant que je partais en randonnée (petit truc, le câble-cadenas que tu passes dans la manche et que tu fixes au guidon, antivol garanti) et bien quand je revenais et que je mettais mon blouson il était étonnamment frais par rapport à la chaleur ambiante.
Un autre truc c'est de vous acheter une sorte de foulard qu'ils vendent ici, mais ce foulard est fermé comme s'il était roulé sur lui même. A l'intérieur ils mettent je ne sais quoi qui se gorge de flotte si vous le laisser tremper quelques minutes. Ensuite vous vous nouez ça autour du cou et ça vous tient la nuque au frais pendant des heures. Impeccable pour lutter contre les insolations.
Ah oui, prenez un porte-monnaie parce que c'est encore pire que chez nous.
J'ai récupéré un paquet de Marlboro pour y foutre la monnaie.
Avant je la mettais dans une poche et je penchais même en dehors des virages.
Sinon vous vous débarrassez de la monnaie en pourboires divers. Comme on en donne partout, y compris à la pompe à essence c'est un bon truc.
Bon, il est 23h30 ici, je vais aller me réfugier dans ma chambre.
A propos le wifi ça me coûte 10 euros pour 24h ici alors que partout où j'ai été c'était gratuit.
Comme quoi à Vegas tout n'est pas offert.
Demain je fais une grasse matinée et puis j'irai voir les hôtels.
À plus. le lieu marrant où j'ai mangé ma glace au cactus.
Ma chambre dans les tons dorés, beurk !
Les couloirs infinis de l'hôtel.
Pas les faire ch... eux !
regardez combien de calories fait le Burger maison !
Jour 13 :
Bon, vous voulez que je vous raconte Las Vegas ?
Parce qu’il n'y a rien à raconter, cette ville est morte, il ne s'y passe rien, il n'y a rien à voir et on s'y emmerde copieusement.
Vous ne voulez pas plutôt que je vous raconte un conte de Perrault ?
Non ? Vraiment ?
Pfffffff, vous ne savez pas ce que vous ratez, je les fais bien les contes.
Bon alors ...
Nuit reposante. Un peu plus longue que d'habitude pour une fois et nouveau petit déjeuner gargantuesque. Pourtant j'ai pris le moins cher.
En route pour le Strip, gigantesque avenue sur laquelle se trouvent tous les plus célèbres hôtels et casinos de la ville.
Il fait un bon 35 ° alors que je démarre et il n'est que 10h.
Quelques miles me séparent du Strip que je parcoure tranquille en observant autour de moi.
Le moins que l'on puisse dire c'est que ce n'est pas Byzance partout et pour tout le monde. En dehors du Strip et du quartier où se trouve mon hôtel on voit pas mal de bâtisses abîmées ou laissées à l'abandon. Visiblement tout le monde ne roule pas sur l'or non plus mais ça on s'en doutait.
Je croise une ou deux de ces chapelles où on vous marie en 10 minutes montre en main. Marrant.
Mon idée est de remonter tout le Strip pour en avoir un aperçu puis de trouver un parking et de le faire à pied, un trottoir puis l'autre.
C'est faisable avec de bonnes chaussures.
Ok, mon premier passage me confirme évidemment le côté complètement dingue de cette ville.
Je ne suis pas fan mais je comprends qu'on puisse aimer, en tous cas le spectacle est au rendez-vous.
Les hôtels sont plus incroyables les uns que les autres.
Je n'en citerai que quelques uns dont les noms devraient vous être +- familiers : le Belagio, le Luxor, le Venetian, le Caesar palace, etc.
Chacun offre un spectacle rien qu'avec ses structures et sa façade.
Évidemment chacun contient un casino et une galerie marchande avec des dizaines si pas des centaines de boutiques pour les plus grands. C'est un peu comme si le long d'une avenue vous aviez 20 ou 30 Shoppings les uns à côté des autres.
On y vend à peu près tout ce que la société de consommation produit et qui est directement emportable par le touriste, donc pas de meubles, d'électroménager ou de tracteurs mais fringues, chaussures, bijoux, armes, objets de décoration, parfums, gadgets, souvenirs, etc, etc, etc. La liste serait interminable.
Évidemment toutes les grandes marques sont là et pas qu'un peu.
Il y a des restaurants, bars et snacks partout et je me demande vraiment comment certains survivent.
À part les snacks et autres burger-machin qui ne désemplissent pas, la plupart des restos sont au 3/4 vides et pourtant on est en pleine saison.
Vu les loyers qu'ils doivent se taper je ne sais vraiment pas comment ils font.
La rue est occupée par une foule de personnages. J'ai à nouveau rencontré Elvis, Spiderman, les Tortues Ninja, un ou deux Transformers, Batman, Bob l'éponge, des Minions et Chubaka. J'en oublie certainement.
J'ai aussi rencontré un nombre incroyable de sdf et autres paumés. Du coup je me suis débarrassé de toute ma menue monnaie et Dieu va devoir me bénir pendant quelques jours vu le nombre de fois où on me l'a souhaité.
Quelques putains de dollars ne changeront rien pour moi mais pour eux ...
Il y en a un tous les 20 mètres mais ne peuvent surtout pas importuner les gens sinon ils se font embarquer aussi sec. La police et la sécurité des hôtels veillent au business.
Idem pour les vendeurs à la sauvette, sans licence ils ne durent pas longtemps.
Par contre j'ai trouvé le truc pour me débarrasser des racoleurs officiels des magasins, casinos et autres organisateurs de tour en hélico ou autres, je les regarde avec un air idiot ( Je le fais très bien ça aussi) et je dis : Aille aime French, aille donte spique haine-gliche.
Ça marche super !!!
Début de l'après-midi il fait plus de 40°. Ça tape dur et on se surprend à faire des crochets par l'intérieur des galeries marchandes pour chercher la fraîcheur de l'air conditionné. Elle fonctionne absolument partout et en termes d'énergie Las Vegas doit consommer en une semaine ce que Bruxelles consomme en un an. C'est hallucinant mais sans ça impossible de survivre ici. Nous sommes en plein désert.
Ce qui était fou depuis le départ c'était de construire une telle ville dans un endroit pareil.
Je ne vous parle même pas des jeux d'eau alors qu'une fois encore on est en plein désert !
Par contre et ça c'est marrant, vous ne verrez pas un brin d'herbe naturel, tout est en synthétique. Ils peuvent avoir des fontaines démentielles mais ils ne peuvent pas arroser. Un soupçon de logique dans un monde absurde. Lol
Bon, avec la meilleure volonté du monde à un moment les boutiques on s'en lasse. Reste les casinos.
J'ai longuement regardé les tables et les joueurs. C'est intéressant et les sentiments par lesquels passent les joueurs se lisent sur les visages (sauf au poker of course).
En règle générale ça n'a pas l'air de s'amuser beaucoup mais ceux qui ont le plus l'air de s'emmerder ce sont ceux scotchés aux machines à sous. C'est vraiment incroyable, ils font tous une gueule d'enterrement. Franchement on se demande pourquoi ils continuent.
Faune incroyable bien entendu, de tous les âges mais surtout aux machines à sous de vieilles personnes complètement hypnotisées pas la machine.
Gadget indispensable pour l'accro, le collier avec enrouleur rattaché à la carte de crédit elle même en permanence enfoncée dans la machine. Trop classe.
Quand je suis descendu déjeuner les machines du hall de l'hôtel étaient déjà occupées.
Ah oui, détail, il est interdit de photographier les joueurs en train de jouer.
On peut photographier toutes les tables ou machines inoccupées mais pas celles où on joue. On est très gentiment venu me le dire alors que je m'apprêtais à faire une photo.
Superstition ou peur que madame découvre dans le journal comment monsieur dépense son argent je n'en sais rien.
Bon, ça aussi on se lasse, donc direction ma chambre pour une douche bien méritée.
Ce soir je vais souper au resto Harley-Davidson.
Ça va le faire ça.
Quelques hôtels : Le Stratosphère
Le Luxor
L'Excalibur
Le New-York
C'est normal, c'est construit comme ça !
Le Paris
Le Venise
Le Caesar Palace
Celui de l'autre andouille !
Il paraît qu'il faut économiser l'eau !
Les jeux d'eau du Belagio
Autres curiosités : Au moindre écart ...
Racoleuses à l'entrée des casinos
Et partout, partout, partout, ça joue !
Animation de rue
Une autre, nettement moins fun ! Y en a plein !
Un magasin entier consacré aux M&M's
Casino, quand ça brille ça brille !
Bagnole de keufs
Ce ne sont pas ces keufs là !!!
Jour 14 :
Après mon souper au Harley-Davidson Café j'ai encore traîné un peu sur le Strip histoire de profiter des incroyables jeux de lumières de l'endroit.
Las Vegas de nuit doit se voir depuis la lune voire plus loin.
C'est démentiel et incroyable mais c'est assez fantastique il faut bien l'admettre.
Puis retour à l'hôtel et quelques minutes encore dans le mall. C'est vraiment l'expression de l'Amérique dans toute sa démesure mais ça aussi ça reste un spectacle qui me laissera un souvenir ébloui.
Rien à voir avec les merveilles naturelles mais tout de même.
Ensuite tôt au lit car j'ai décidé de suivre les recommandations de mon agence en ce qui concerne Death Valley, à savoir partir vraiment tôt pour profiter de la fraîcheur matinale.
5h debout, une douche, les sacs, à 6h je suis au Starbuck dans le hall pour un grand café latte comme ils le font super bien.
J'ai décidé de sauter le petit déjeuner, de toute façon à cette heure je ne saurais rien avaler de solide. Je mangerai plus tard sur la route.
A cette heure les machines à sous du même hall sont toujours occupées.
Les gens sont fous.
Malgré l'heure matinale il ne fait pas frais du tout. Il fait même déjà relativement chaud mais ce genre de chaleur qu'on rencontre dans les villes.
Faut dire qu'hier à 23h le thermomètre affichait toujours 90° Fahrenheit soit 32° tout de même.
En prévision j'emporte 3 litres d'eau fraîche.
Me voici en direction de la Vallée de la Mort avec le soleil dans le dos ce qui me fait bénéficier d'un lever de soleil somptueux sur les montagnes au loin.
Dès que les rayons me touchent je sens la t° monter dans mon dos. C'est incroyable à cette heure de la matinée.
J'en ai pour une bonne heure avant d'être sur place.
La route est sympa, elle virole dans les montagnes qui précèdent la vallée.
Après 15 jours passés aux States j'ai toujours la banane en démarrant le matin.
J'apprécie à fond la chance que j'ai d'être là et de faire ce run.
Chance que de nos jours les communications permettent ce genre de voyage, chance de pouvoir m'offrir un tel voyage, même si j'ai dû vendre un rein, un œil et hypothéquer une gonade, chance d'être suffisamment en bonne santé que pour pouvoir l'entreprendre et chance d'avoir une petite femme qui m'autorise à faire ce trip de folie.
D'ailleurs pour la remercier je lui ramène 3 mouchoirs brodés fabriqués en Chine.
Je suis sûr qu'elle appréciera.
Naaaaan, j'deconne ......
Il y a 6 mouchoirs.
.
.
.
Mais non, évidemment il y a dans mes sacs deux ou trois petites choses qui devraient lui plaire, enfin j'espère.
Bon me voilà à l'entrée de Death Valley.
Au fur et à mesure que je descends la température, elle, monte.
C'est impressionnant.
En plus graduel et l'humidité en moins c'est comme si vous entriez dans un sauna.
A mi-descente premier embranchement pour aller au Dante's View.
Oui, ils ont des noms assez évocateurs ici, Dante's View, Furnace Creek, Last Chance Range, Devil's Golf, etc.
Si t'as pas compris ce qui t'attend ...
On remonte au sommet d'une colline qui domine la vallée. Ici il fait un poil plus frais grâce à un petit vent.
Je me parque et j'avance vers le rebord et là c'est l'émerveillement.
Il faut dire que j'ai de la chance car le ciel est remplis de moutons qui par le jeu des lumières donnent à toute la vallée l'air d'être comme la peau d'un Dalmatien.
C'est juste sublime et je suis subjugué.
Du coup je vais m'asseoir sur le rebord et verser une larme ...
Non, tout de même pas, mais j'ai vraiment les poils dressés sur les bras.
Donc je vais m'asseoir et fumer une cigarette.
Ah ben non, ça non plus j'ai arrêté, mais c'est vraiment le genre de situation où j'aurais aimé le faire.
Donc je vais m'asseoir et boire mon premier demi-litre d'eau. Ça je peux.
Et je reste là, de longues, longues, longues minutes à admirer le spectacle qui m'est offert.
Je ne suis d'ailleurs pas le seul à rester scotché ainsi. D'autres touristes sont sous le charme du moment.
Après les délires humains de Las Vegas je vous jure que la simplicité des lieux et leur magnifique éternité c'est tout de même autre chose.
Que sont nos vanités ridicules face à ça.
Mes pensées vont vers ces questions existentielles qui sont : qui suis-je, où vais-je, qu'acoustiquai-je, dans quelle étagère, pourquoi courge, qu'asperge.
Je déconne mais vraiment on se sent un peu ridicule avec nos ambitions à la petite semaine.
Bon, foin de philosophie à 5 balles, je repars pour rejoindre mon point de bifurcation et terminer la descente.
J'ai vraiment l'impression de descendre dans un four et pourtant comme je vous le disais le ciel est partiellement couvert de petits nuages qui font de l'ombre.
Second embranchement et arrêt, Zabriskie point.
Avant ici l'homme exploitait le Borax. Me demandez pas ce que c'est je n'en ai aucune foutue idée, mais toujours est-il que lorsque les profits de cette exploitation ont baissés la compagnie minière qui avait les droits sur la vallée a envisagé d'en faire un lieu touristique, ce qui a manifestement marché, et le directeur de cette compagnie qui s'occupa du projet était un certain Mr Zabrisky.
C'est un endroit étonnant avec des dunes pétrifiées de toute beauté.
Troisième embranchement, je pars vers les BadWaters mais en route je fais un arrêt au Golden Canyon.
Ce canyon ne doit pas nom à l'or qu'on trouverait dedans hélas mais bien à sa couleur.
On avance en effet entre des parois de couleur or pâle.
Au fur et à mesure les gens font demi-tour car le soleil est maintenant presque à la verticale, les nuages du matin ont finalement disparu sous l'ardeur du soleil, les zones d'ombre se font rares et ça tape, croyez-moi.
Mais bon, moi je suis un peu dingue donc je continue.
Et enfin après une demi-heure la récompense, la Cathédrale Rouge, une falaise du plus beau Bordeaux foncé dont les colonnes et tours de roches peuvent effectivement faire penser à une cathédrale.
Photos et retour.
Arrivé à la moto je m'octroie mon second demi-litre d'eau.
Y a bon.
En route vers les BadWaters.
Une vingtaine de miles tout de même sous le cagnard.
Waters parce qu'effectivement il y a de l'eau ici, aussi incroyable que cela puisse paraître.
Bad parce qu'elle est incroyablement salée. Oui cette vallée aussi est une ancienne mer évaporée.
Et m'y voici, 85.5 mètres sous le niveau de la mer.
Je descends les quelques marches qui me permettent d'être à l'endroit le plus bas du continent américain.
Je ne suis jamais tombé aussi bas !!!
Je fais quelques pas sur une immense plaque de sel.
Un panneau annonce que le Dante's View est juste au-dessus de nous et qu'entre les 2 points il y a presque 15° celsius de différence.
J'avais déjà chaud là haut mais alors ici ...
Et je repars une fois de plus, cette fois vers Furnace Creek et le resto qui s'y trouve.
25 miles à faire dans une salamandre. Je serai cuit en arrivant.
Le paysage est lunaire malgré quelques buissons rabougris de ci de là.
Furnace Creek, à l'intérieur il fait délicieusement frais et je commande un sandwich à la dinde et un coca light. Ici dès que tu passes à table on t'apporte d'office un énorme verre d'eau fraîche avec des glaçons. J'en boirai trois totalement plus mon coca. Entre un à deux litres de liquide et j'ai encore soif.
Je prends mon temps pour souffler un peu et puis je ressors.
Je n'ai plus de superlatifs pour décrire la chaleur qui s'abat sur moi.
Disons qu'il fait chaud, très, mais vraiment très.
J'estime qu'il doit faire les 50° dont la vallée à la réputation. Peut-être même plus mais je ne peux en juger que selon une impression. En tous cas les brumisateurs extérieurs du resto sont pris d'assaut.
Je reprends la bécane qui n'a pas refroidi d'un seul putain de degré depuis que je suis là.
Elle se comporte bravement mais j'ai tout de même quelques appréhensions pour son moteur. Comment pourrait-elle refroidir dans de telles conditions ?
Je reprends la route et j'ai l'impression de rouler face à un énorme sèche-cheveux.
C'est totalement dément.
Je termine la traversée sans m'arrêter au dernier point de vue qui est constitué de dunes de sable. Ça les dunes on en a et plus que les quelques unes que j'aperçois de la route.
Vamos.
La route remonte pour sortir de la vallée et redescend ensuite dans une seconde vallée tout aussi chaude même si moins grande.
En fait Death Valley c'est 2 vallées l'une à côté de l'autre, une grande et une petite.
Quand je le raconte ça à l'air d'aller vite pour franchir tout ça mais il y a un paquet de miles tout de même. Je fonds littéralement sur la moto.
Le paysage est évidemment particulièrement aride même si un semblant de végétation couleur poussière pousse envers et contre tout dans cet endroit hostile entre tous.
Je me prends à rêver de quelque chose de vert, vraiment vert, n'importe quoi, de gros buissons, un champ de maïs, quelques arbres, une bouteille de Carlsberg ...
Oui c'est ça, une forêt de bouteilles de Carlsberg !!!!
Au sortir de la vallée je suis salué pouce levé par un groupe d’américains qui savent par quoi je viens de passer.
Il faut bien comprendre qu’alors que les autres touristes ne sortent de leur voiture ou autobus climatisés que quelques brefs instants et courent s’y réfugier bien vite, moi, comme les autres motards qui font cette route, je viens de passer plusieurs heures dans une chaudière en pleine activité !
C’est quelque chose que je n’oublierai jamais ! Mais quel pied de l’avoir fait !
La vallée suivant n'est pas vraiment plus hospitalière même si la t° a légèrement diminué et si l'activité humaine y est bien plus présente.
Une grosse centaine de miles et je serai à mon hôtel.
Ça va être long d'autant que je commence à sentir les effets de mon lever matinal et que moteur n'ayant aucune possibilité de refroidir est en train de me cuire les mollets.
C'est assez pénible.
Enfin mon motel à Ridgecrest, il est 17h.
Je gagne ma chambre et je m'écroule sur le lit.
Retour aux affaires 2 heures plus tard ça va mieux sauf mon mal de dos qui est revenu en plus fort.
Je crois que ces 15 jours non-stop de moto, de randonnées et autres commencent à laisser des traces dans mon corps délicat.
Si, parfaitement, délicat.
Mais je n'échangerais ma place pour rien au monde.
Allez petite bouffe sympa dans un resto local dédié au base-ball et au dodo.
Demain je pars vers le Séquoias géants, enfin du vert.
À plus tard public admiratif. Brume de chaleur à 8h du matin
Vue depuis Dante's View
Juste sublime.
Zabriskie Point et les dunes pétrifiées.
On trouve ces panneaux un peu partout. Vous êtes prévenus !
Le Golden Canyon, vraiment couleur or.
La cathédrale rouge
Bad Waters
Le fond de la poêle !!!
85.5m sous le niveau de la mer.
Ca y est j'y suis.
Mes pieds sont à 85.5m sous le niveau de la mer, ma tête à seulement 83.7m sous le niveau mais je ne sens pas de différence.
Miniature(s) jointe(s)
Allez, courage, vous êtes presque au bout.
Si on se faisait chier on te l'aurait dit ! Alors ferme-la et poste, bordel !
mais c'est qu'elle mordrait la gueuse !
Jour 15 :
Il est 3h du matin et soudain en me retournant dans mon lit je me réveille brusquement avec l'impression qu'on m'a planté un poignard dans le dos. J'ai un mal de gueux.
La fatigue, les efforts et sans doute malgré tout ce que j'ai bu la déshydratation due à la chaleur dantesque d'hier ont eu raison de mon dos et j'ai une contracture incroyable au niveau de l’omoplate. C'est à peine si j'arrive à me lever pour aller à la salle de bain.
Autrement pas de soucis, je me sens vraiment bien, pas de malaise, pas de mal de tête donc pas d'insolation, non je crois juste que l'accumulation se fait sentir.
Bon, un Dafalgan et retour au dodo parce que comme ça je ne sais pas comment je vais rouler.
Du coup je retarde un poil le réveil pour m'offrir un peu plus de repos.
Je n'ai pas une grande distance à faire pour rejoindre mon hôtel suivant et une grosse partie se fera par Highway.
Au lever ça va mieux mais ce n'est pas encore terrible. Allez hop, une douche bien chaude, un autre Dafalgan et je vais déjeuner.
Après le déjeuner le Daflagan fait son effet et je me sens apte à rouler.
Davaï.
Une fois en route ça va, ma musculature s'échauffe et les douleurs s'estompent.
Le premier truc intéressant que je rencontre sur la route est un énorme lac de sel.
Cette grande étendue blanche totalement plate détonne dans le décor.
Arrivé à Mojave le second truc remarquable est que les collines avoisinantes sont couvertes d'éoliennes de toutes tailles. Il y en a des centaines et c'est vraiment impressionnant ça aussi.
Ensuite c'est de l'autoroute et le seul truc remarquable est qu'effectivement le vert commence à apparaître. Il y a de plus en plus de cultures.
Pour autant on sent bien que la Californie subit une sécheresse depuis plusieurs années, ce qui n'est pas arrosé ou irrigué est jaune paille. La terre a soif et ça se voit.
À midi je suis à l'hôtel suivant mais le réceptionniste ne veut pas de moi. Pas avant 15h.
Avant l'heure c'est pas l'heure, après l'heure c'est plus l'heure.
Bon, tant pis je voulais poser mes bagages pour rouler tranquille l'après-midi, c'est raté.
En route pour le Séquoia National Park.
35 miles ce n'est pas loin et je serai encore dans les heures pour papoter quelques instants avec ma petite femme dès je serai dans le petit resto qu'on trouve toujours dans ces parcs.
Plus j'avance vers l'entrée du parc plus je m'étonne car si en roulant pour arriver à l'hôtel et maintenant en me dirigeant vers le parc je rencontre d'énormes étendues des fameux vergers californien ( On produite oranges, citron , pommes, poires, figues, dates et autres fruits secs en quantité astronomique dans la région) pas la moindre forêt à l'horizon.
Où sont donc ces foutus séquoias ?
A l'entrée du parc je suis face à des montagnes mais s'il y a bien des arbres dessus, ils sont espacés de manière conséquente. Point d'arbres géants à l'horizon.
M'aurait on menti ?
La Ranger de l'entrée me donne une carte du parc et je m'arrête pour la consulter.
Ok, les séquoias sont à 20 miles d'ici, je suis à +- 500 m d'altitude et je dois monter à 2000.
Et pour monter, ça va monter. Une putain de route géniale faite de virolos en tous sens.
J'en oublie mes douleurs et je grimpe en prenant un plaisir fou.
En haut, un musée des séquoias mais point de resto et encore moins de wifi.
Pas de conversation donc.
Enfin me voici au pays des Géants et le premier que je vois, la Sentinelle, est tout simplement magnifique.
Le tronc s'élève à une hauteur vertigineuse et il est d'une couleur auburn splendide.
La forêt qui m'entoure est maintenant plus que dense et le spectacle de toute beauté.
La route continue entre les arbres pour mener vers le Général Sherman, l'arbre le plus gros du monde.
Pour y arriver on passe bien évidemment devant d'autres spécimens de l'espèce plus beaux les uns que les autres. Cette forêt est magique. Je suis dans le Seigneur des Anneaux et les Ents me contemplent du haut de leurs dizaines de mètres.
Parking et petite promenade vers le Général.
Comment ne pas être abasourdi devant un tel phénomène ?
Cet arbre fait 11 mètres de diamètre et 31 de circonférence à sa base, il mesure plus de 85 mètres de haut.
Il a plus de 2200 ans et peut espérer vivre encore 7 ou 8 siècles.
Je suis sans doute devant l'être vivant le plus vieux du monde.
Il était là avant Jésus Christ.
Respect et émotion.
Ici la nature a tous ses droits et les écureuils et biches qui passent à quelques mètres à peine des touristes en sont la plus belle preuve.
Je continue ma balade au cœur de ce paradis sur terre.
Il y a des dizaines de choses à dire sur ces arbres, comment ils résistent au feu, pourquoi ils sont si grands et vivent si longtemps mais il me faudrait des pages entières alors que le net vous fournira toutes ces infos mieux que moi.
Allez voir, c'est plus qu'intéressant.
Je reviens à la moto pour avaler en petits morceaux et avec force gorgées d'eau mon dernier Dafalgan. Pas terrible comme en-cas.
Puis je prends une navette qui va me mener vers deux points d'intérêt.
Le premier s'appelle Moro Rock, c'est un dôme rocheux énorme qui surplombe la vallée et la forêt. Un escalier-chemin a été aménagé pour atteindre son sommet.
Allez, courage.
Et il en faut parce qu'à 2000 m l'air se raréfie et la montée est vertigineuse.
Âmes sensibles s'abstenir mais la récompense en haut est trop top comme ils disent dans la publicité.
On domine toute la vallée et même les séquoias.
Quelle vue !!!
Bon, je redescends et je reprends la navette.
Second arrêt pour voir un séquoia qui est tombé il y a des nombreuses années et dans lequel on a creusé un tunnel.
WTF !!!! Un tunnel !!!
Et enfin retour final vers la moto.
Je sens bien que je vais me faire la descente comme je me suis fait la montée, sauf que je devrai tout de même respecter les limitations de vitesse omniprésentes ici.
Mais bon, effectivement je me fais plaisir et ce qu'il y a de bien avec les amerlocs c'est que s'ils respectent scrupuleusement la vitesse recommandée par contre dés qu'il y a une bécane derrière eux et qu'ils trouvent un élargissement ils s'écartent pour te laisser passer.
On est au pays de la moto ou on ne l'est pas.
Respect les gars.
Je prends donc à nouveau un pied d'enfer en descendant.
Retour à l'hôtel en passant par un drugstore local où je m'achète des patchs anti-douleur. Une douche et je m'en colle 2 dans le dos.
Technique toute personnelle pour me mettre des patchs dans le dos, je place le haut du patch au bon endroit puis je me couche sur le lit. C'est collé.
Je sens la menthe et le canfre à 15 pas mais je m'en fous.
Internet me fournit une adresse d'un bar-resto du coin et c'est reparti.
Ce soir je me tape une assiette maousse de chicken-wings avec des petits légumes.
Tout en mangeant je regarde les multiples écrans de télé autour de la salle.
Au bas mot il y en a pour 25000 euros minimum.
Ces américains sont fous mais j'adore ça.
Demain est une étape de transition.
J'aurai beaucoup moins de choses à vous raconter mais je trouverai bien quelques anecdotes et autres conneries pour vous satisfaire.
A plus les zazous. La Sentinelle
4 spécimens en enfilade
Le général Sherman de loin.
Une photo de sequoia qui essaie de donner une idée de leur gigantisme.
Des animaux pas trop farouches
Le pied du Général Sherman
Sa tête
Idem avec un peu plus de recul.
Sur cette photo la zone en pavé représente la base du Général. Comparez avec la taille des gens.
Il y a quelques années il a perdu une branche. Diamètre : 2m !
Un tunnel !
La forêt de Fangorn et les Ents ! ;-D
Pour une soirée "souvenirs de voyage" (Genre soirée diapositives du bon vieux temps ! ) j'ai monté mes photos et vidéos en une séries de 16 vidéos reprenant les principales étapes de mon voyage, puis j'ai compilé le tout en une seule de +- 2h.
Mais pour vous et tous ceux qui ne seront pas présents à cette soirée je vais uploader les 16 vidéos pièce par pièce sur YouTube, ainsi vous pourrez les regardez à votre rythme si le désir vous en prend.
La première commence par 10 sec de noir total, c'est voulu, ça va avec la musique et le montage donc pas de panique.
C'est en privé donc je vous filerai les adresses des vidéos dés que ce sera fait.
Après c'est YouTube donc la qualité est moyenne mais ça reste très correct !
Jour 12 : "The World's Unhealthiest Restaurant"
Je veux bien le croire vu la tronche du burger sur la devanture... Apparemment les besoins journaliers en calories pour un homme ça serait entre 2000 et 3000 en fonction de l'activité physique. Avec un burger comme ça tu as des calories pour environ 4 jours.
Le petit graphique avec les pics en dessous, c'est pour bien te faire comprendre que ton coeur risque de s'arrêter si tu engloutis un truc pareil ?
Je te comprends pour Vegas, je pense que j'aurais du mal à trouver ma place...
Jour 13 :
"Aille aime French, aille donte spique haine-gliche. "
Et voilà ! Voilà ! C'est la faute aux Belges si on se tape une sale réput' à l'étranger, qui disent qu'on cause pas bien le Shakespeare ! Merci hein, vraiment !
Au temps pour moi j'ignorais l'existence de ces pins !
Du coup, pour ne pas mourir idiot j'ai été voir sur le net.
Eh ben ils sont battus par : "en 2008, on a finalement fait la découverte en Suède, d'un épicéa âgé de 9 550 ans nommé le Old Tjikko"
9550 ans ! Je ne sais même pas ce qu'il y avait sur terre à cette époque !
Je viens d'aller voir aussi, en fait à cette époque, soit 8000 ans avant notre ère, l'humanité sortait péniblement du nomadisme pour se sédentariser. Les vestiges de la plus vieille ville du monde connue à ce jour, Jericho, datent de cette époque !
En clair cet arbre à vécu la totalité de ce qu'on pourrait appeler "la civilisation" !
Fuck !
En fait cet arbre suédois triche un peu : c'est le système racinaire qui est vieux de près de 10 000 ans, la partie visible de l'arbre que l'on voit sur les photos de Old Tjikko, le tronc, est en fait assez récente. Ces troncs vivent quelques centaines d'années "seulement", mais les pousses peuvent repartir de ces racines millénaires. Pour les bristlecone et les séquoias, c'est l'arbre lui-même qui dépasse plusieurs millénaires.
Et puis Old Tjikko est de toute façon aussi détrôné dans sa catégorie. Le véritable champion de longévité se trouve aussi aux Etats-Unis. https://en.wikipedia.org/wiki/Pando_(tree), https://fr.wikipedia.org/wiki/Peuplier_faux-tremble formant un seul organisme vivant et dont les pousses s'étendent sur 43 hectares, considéré comme le plus lourd (6000 tonnes environ) et le plus vieux de la planète : son âge est estimé à 80 000 ans, mais certains scientifiques pensent qu'il pourrait être beaucoup plus vieux que ça, jusqu'à 1 million d'années...
Oui, une salamandre est l'appareil de cuisine décrit par Grover.
Un Bobber est une moto la plus dépouillée possible. Donc en général et par exemple, sans gardes-boue, sans frein à l'avant, sans clignotants (qui ne sont pas obligatoires aux USA et même dans pas mal de pays européen en fait.) et donc tous les câbles sont cachés du mieux possible. Cette liste n'est pas exhaustive.
Merci pour la photo. Effectivement j'en suis assez fier même si c'est plus dû à la chance qu'à un vrai talent de photographe !
Jour 16 :
Comme dit précédemment aujourd'hui est une journée de transition. 200 miles à faire sur autoroute entre mes 2 hôtels.
A 9h, après un petit déjeuner sommaire je suis sur la route. Le motel de cette nuit ne restera pas dans mes souvenirs. Propre et confortable mais tristounet.
Bref je roule en réfléchissant à ce que je vais pouvoir vous raconter pour remplir un peu mon rapport quotidien.
Premier truc auquel je pense c'est de vous dire de prendre un lipstick de beurre de cacao avec vous. L'air est tellement sec qui si vous ne les protégez pas vos lèvres seront craquelées au bout d'une journée, surtout à moto. Si vous oubliez ne vous en faites pas on en vend des montagnes dans toutes les pompes à essence.
Autre truc propre aux usa et lié au code de la route.
Ici on peut doubler par la droite. Donc si un gars est installé sur la bande de gauche pas de souci vous doublez par la droite.
Au début ça choque nos habitudes d'européens
Après on s'y fait très vite.
Encore un autre truc c'est la possibilité à la majorité des carrefours de tourner à droite même si le feu est au rouge. Bien sûr il faut regarder que personne ne déboule sur votre gauche mais c'est autorisé partout sauf si c'est spécifiquement interdit.
Encore une idée originale, c'est leur façon de gérer un carrefour sans feu.
Tout le monde s'arrête et vraiment ils s'arrêtent tous, puis le premier qui était arrivé redémarre, ensuite le second arrivé, quelque soit la voie sur laquelle il se trouve et ainsi de suite. Donc chaque file avance d'une voiture à son tour et ça marche fantastiquement bien.
Dans le genre chacun son tour j'ai vu ceci aussi à Las Vegas : une autoroute à 6 voies sur laquelle vient s'embrancher une bretelle à 3 voies.
Cela semble impossible et pourtant les ricains ont résolu le problème.
Sur la bretelle un triple feu au-dessus des 3 bandes.
C'est feux passent alternativement au vert toutes les 3 secondes puis repassent au rouge.
De chaque file, toutes les 3 secondes s'élance donc une voiture qui va s'insérer dans le flot de l'autoroute. C'est incroyable et pourtant ça aussi ça marche super bien.
Enfin pour en terminer avec la route sachez que pour un peuple absolument fou de voitures et de bolides ils sont eux-mêmes incroyablement timorés dès que ça monte ou descend et virole un peu. Ils sont constamment debout sur leurs freins.
D'autres images que je garderai : pour ceux qui ont suivi la série Sons of Anarchy, ils se souviennent certainement que la chanson générique parlait des " Black Crows" à savoir les corbeaux noirs. Ils sont omniprésents aux États Unis. Il n'y a pas un endroit à l'exception de la Vallée de la Mort où je n'en ai pas rencontré. Ils sont énormes en plus.
Souvenir aussi que les énormissimes trains tirés par 2 à 3 locomotives et souvent encore poussés par 2 autres. Ces convois de marchandises comportent des dizaines et des dizaines de wagons. Hélas je n'ai jamais été en condition d'en filmer un mais vraiment ils sont gigantesques.
Avec tout ça il est midi et je suis à mon hôtel. Cool je peux avoir ma chambre.
Skype et petite conversation avec ma famille chérie.
Bon que vais-je faire de mon aprem ?
Je suis à Bartslow, ville mythique de la non moins mythique Route 66.
C'est mon point de départ pour quelques centaines de miles sur cette route célèbre entre toutes.
Il y a un musée, j'y vais.
Ne vous imaginez pas un musée à l'européenne, ce musée est dans une vieille bâtisse à l'arrière d'une gare et est tenu par un couple de petits vieux forts sympas.
Déjà lorsque j'arrive je me parque à une cinquantaine de mètres de l'entrée et comme je descends de la moto un vieux bonhomme dans un fauteuil roulant électrique s'approche de moi et me demande si je viens visiter le musée. Comme ma réponse est affirmative il me dit de venir me garer juste devant l'entrée, je serai moins loin !
Euh, ok ! Sympa.
Je relance la moto et je vais pour me parquer du côté opposé de la rue par rapport à l'entrée et comme je jette un œil pour voir si je suis bien à l'endroit qu'il me désignait, il me fait signe de traverser la rue avec la moto pour le parquer juste devant le musée. Puis il me dit que normalement c'est sa place mais que comme ça je serai moins loin.
Du coup je suis à 5 mètres de l'entrée. Quelle gentillesse !
En même temps je réalise qu'il est le proprio et conservateur du musée.
Il est tout courbé sur sa machine et tout souriant.
Je rentre dans le musée et il me suit sur son fauteuil électrique.
Bon, on ne peut pas rater le thème du musée, ça c'est sûr.
Je m'arrête devant une Harley-Davidson d'un autre temps, un "service-bike" avec cet énorme coffre derrière qui servait à transporter un tas de trucs. Comme je fais des photos il vient près de moi et me dit que quand il était jeune il en conduisait une comme ça pour un croque-mort. Du coup je me marre et ça le fait marrer aussi.
Puis je m'arrête devant une VL (Une antique Harley) et là il me dit qu'elle est de 1931 mais que lui avait acheté sa première 3 ans au plus tôt.
Je fais un petit calcul dans ma tête : disons qu'il avait 16 ans pour acheter sa première moto en 1928 donc il est né vers 1912.
S'il ne se trompe pas dans les dates ce mec a cent ans passés !!!
Son musée est une accumulation d'objets et de documents concernant The Mother Road.
J'y achète un pin's et mon patch Route 66.
Dans ma tête on ne porte un patch comme ça QUE si on a mis ses roues sur la 66.
Demain ce sera chose faite.
Pour faire bonne mesure je prends aussi un t-shirt.
J'aime autant acheter à ce vieux biker ultra sympa plutôt que dans un quelconque magasin de souvenir.
Je signe son livre d'or dans lequel le monde entier est contenu comme il dit et je repars.
Bon, il est encore tôt et je vais m'avancer pour demain.
A quelques miles d'ici se trouve une ville fantôme de l'époque de l'exploitation minière de l'or et de l'argent dans la région, CALICO.
Malgré des aménagements destinés au confort des visiteurs et le fait que les anciennes bâtisses ont été un peu modifiées pour permettre les petits commerces à touristes elle a gardé son allure d'antan et les bâtiments sont toujours ceux de cette lointaine époque.
C'est étonnant.
Bon, j'ai la dalle, je n'ai rien mangé depuis ce petit déjeuner sommaire et il est 17h30.
Tout près il y a un "Diner" des années 60, le Peggy Sue Diner.
Et effectivement je retourne dans les années 60.
Je suis dans « Happy Days » et je m’attends à voir Fozzy entrer !
La déco extérieure comme intérieure, les serveuses coiffées et habillées comme, la musique, tout concourt à nous faire replonger dans les Golden sixties.
J'adore.
Un bon petit plat à base de jambon cuit et retour à mon hôtel pour une bonne nuit bien méritée.
Eh ben vous voyez que j'ai trouvé des trucs à vous raconter, bande de goulus que vous êtes !
Bye L'entrée du musée de la 66 à Barstow
La "Service car"
La VL de 1931
Une Ford T
Calico Ghost Town
Le Peggy Sue Diner's
Encore, encore !
Jour 17 :
Ça y est les gars j'ai usé de la gomme sur la 66 !
C'est un peu la cerise sur le gâteau de mon voyage qui touche lentement mais sûrement à sa fin.
Rien de spectaculaire à voir aujourd'hui si ce n'est cette fameuse 66 mais c'est tout un symbole en soi dont je vais parcourir les miles.
Petit déjeuner tout simple à base de fruits et en route.
Une 20aine de miles seulement me sépare de Bagdad Café, mon premier arrêt programmé.
La 66 il faut la chercher comme un monument historique, à savoir que les panneaux qui l'indiquent ne sont pas les panneaux routiers officiels habituels, mais les panneaux bruns avec lettrage blanc comme les monuments.
D'ailleurs il est écrit : Historic Road 66 c'est tout dire.
Et me voici enfin dessus.
C'est une toute simple route à 2 bandes qui traverse le désert et elle n'a rien de remarquable sauf peut-être de ne pas être en très bon état mais, ça peut paraître ridicule, ça me fait quelque chose d'être dessus.
D'ailleurs je fais évidemment la photo qui va bien.
On voit clairement que cette route officiellement n'existe plus.
Tout ou presque est à l'abandon le long de cette route. Anciennes pompes, anciens magasins, même anciennes maisons abandonnées au vent du désert.
Enfin Bagdad Café, célèbre motel depuis que le film éponyme y a été tourné.
Comme je m'y attendais c'est différent de ce qu'on voit dans le film.
Déjà le motel lui-même n'existe plus. Il n'en reste que le panneau annonciateur.
Mais la bâtisse principale est bien là.
Bien entendu l'intérieur aussi est différent. C'est un commerce qui doit tourner et donc les aménagements utiles ont été faits mais le bar est là et puis surtout nous y entrons nous mêmes avec nos souvenirs et y créons notre propre ambiance.
Je rentre je m'assieds et je commande un grand café que je compte bien déguster tout à mon aise en détaillant la décoration qui m'entoure.
Elle est essentiellement composée de souvenirs apportés par les touristes, t-shirts, drapeaux, photos, billets de banques, petits mots, etc. du monde entier tapissent les murs. C'est assez sympa.
Je suis seul un bon moment avec la patronne qui discute avec un ouvrier du coin et le ´barman'´ qui vaque à ses occupations.
Soudain un bus de touristes français débarque.
Instantanément l'ambiance change, la patronne tout sourire fait venir ces dames derrière le bar et pose pour la photo, comme par hasard la musique "I'm Calling You" du film passe dans les haut-parleurs et le barman s'active à servir cocas et cafés à la demande.
Je me marre lorsqu'une petite dame appelle littéralement le chauffeur du bus à son secours parce qu'elle ne comprend pas ce que lui dit le barman qui articule pourtant clairement "Two dollars and fifty cents" pour un coca.
Comme je suis juste à côté je traduis à la dame et le barman me gratifie d'un signe de tête en remerciement. Il se marre aussi.
Les touristes tournent en rond pendant moins de 10 minutes et hop dans le bus et ça repart.
Retour au calme, je reçois une seconde tasse de café, le fameux ´refill', la patronne reprend sa conversation, la musique change et le barman sort les poubelles.
Je me marre encore plus de cet opportunisme commercial, mais c'est de bonne guerre !
Allez, après avoir savouré cette seconde tasse moi aussi je reprends la route.
Mon Roadbook déconseille de rester sur la 66 vu son mauvais état mais moi, vous me connaissez, je suis venu faire la 66 et je veux voir à quoi elle ressemble.
Et effectivement pour être défoncée elle est défoncée.
La moto tressaute à chaque tour de roue et je slalome entre les ornières et autres trous. Je roule à 40 miles/h max.
Je fais une dizaine de miles là-dessus puis je mets les pouces et je profite d'un embranchement pour rejoindre la 40 qui est parallèle.
Ouf, ça aura été vraiment le pire morceau de route de tout mon voyage.
Il faut signaler qu'en règle général aux usa les routes sont vraiment en excellent état et parfois ce sont de vrais billards.
Rappelons aussi que les centaines de kilomètres d'autoroutes sont totalement gratuits.
Par contre pas une pompe à essence ni d'aires de repos. Si vous voulez de l'essence ou vous reposer vous sortez de l'autoroute et puis c'est marre.
Heureusement les pompes et tout leur confort ne sont jamais très loin.
J'ai récupéré la 66 et je me dirige vers Amboy et le célèbre Roy's Café.
Là par contre petite déception car la cuisine est fermée et les fameux hamburgers du lieu ne sont plus qu'un souvenir.
Le tenancier par contre est l'américain pur jus, il sert ses clients le flingue à la ceinture.
Bon, petite halte fraîcheur bienvenue tout de même.
Je suis dans un désert ne l'oublions tout de même pas et ça cogne une fois de plus.
Je suis dans le désert de Mojave et pour être plus précis encore dans le Josuah's Tree Park rendu célèbre par U2.
Après quelques miles la 66 est fermée pour travaux et me revoici sur la 40.
En traversant ce désert je ne peux m'empêcher de penser une fois de plus à ces pionniers qui osaient se lancer dans la traversée de telles contrées où il n'y avait souvent même pas de piste et j'imagine les drames humains qui ont dû se jouer ici, mauvaise estimation de l'eau nécessaire, roues de chariot qui se brise, attaque des indiens qui n'appréciaient pas vraiment de voir ces visages pales envahir leur pays, attaques de désespérados venus prendre à coup de flingues ce qui les tentait, etc.
Et n'oublions pas crotales, scorpions et autres tarentules dont c'est le royaume.
Il en fallait, vraiment.
Personnellement je comprends l’attachement, qui nous semble parfois irrationnel à nous européens, des américains pour les armes à feu. L’époque où c’était un outil indispensable à la survie n’est pas encore si éloignée et la nécessité d’avoir une arme est gravée au fer rouge dans l’esprit et l’ADN de ces descendants de pionniers.
Je roule donc, perdu dans mes pensées.
Soudain alors que la route longe une voie de chemin de fer je vois un de ces trains géants qui se pointe. Vite je m'arrête et je filme ce titan des rails. Yes, je pourrai montrer ça à mes mômes.
Le reste de la route est banal et le seul truc intéressant à vous raconter est une nouvelle fois une curiosité routière qu'on n'envisagerait même pas chez nous :
Vous savez ce qu'est un tracteur en terme de camion.
C'est la partie avant, soit la cabine et le moteur plus la plate forme arrière qui porte l'embase sur laquelle viendra éventuellement se placer une remorque.
Et bien ici quand on veut transporter des tracteurs ont fait comme ceci :
Sur l'embase du premier tracteur est fixé l'avant du second tracteur dont les roues avant sont donc en l'air alors que les roues arrières sont au sol. Sur l'embase du second on pratique de même avec un troisième puis un quatrième voire même un cinquième tracteurs tirés ainsi à la queue-leu-leu.
Ça forme un convoi impressionnant qui doit mettre un certain temps voire même un temps certain à s'arrêter.
Bon, ben me voici à mon motel à Lake Havasu City, petite ville au bord d'un lac et dont le seul point remarquable est qu'elle possède un pont, le London Bridge, qui se trouvait avant à Londres et qui a été acheté, démantelé, acheminé et remonté ici.
Oui il fut un temps où les américains faisaient des trucs de fou comme ça.
Là-dessus je vais prendre une douche.
A plus. La photo qui va bien.
Je veux de la couleur comme ça pour repeindre ma plaque : Sans Flash
Avec Flash
Bagdad Cafe
Roy's Cafe
Jour 18 :
Avant dernier jour de mon périple, essentiellement consacré à parcourir la 66 et à y découvrir l'un ou l'autre lieu.
Les gars et les gâteuses la route 66 se joue de vous comme une vierge effarouchée et pourtant ce n'est pas peu dire que du monde lui est passé dessus.
Que veux-je dire par là ?
Oui au fait, pourquoi je vous raconte ça moi ?
Ah oui, je sais, parce la route 66 n'est plus une route officielle (comme je vous l'ai déjà dit et comme vous devriez vous en souvenir si vous faisiez un minimum attention) et que du coup votre gps essaie absolument de vous la faire quitter pour aller rejoindre cette bon dieu de 40 qui la remplace.
Je vous jure que c'est vraiment un jeu de cache-cache par moment.
Bref me voici sur cette Mother Road.
Pourquoi Mother Road d'ailleurs ?
On se le demande, et comme demander c'est recevoir voici l'explication :
La route 66 a été la première route goudronnée à traverser les Etats-Unis.
C'est ce qui en fait une route mythique et historique mais elle n'avait pas été baptisée Mother Road, c'est John Steinbeck dans son film " Les raisins de la colère " si je me souviens bien qui lui a donné ce nom qui est resté.
Vous pouvez ranger vos porte-plumes et vos cahiers.
Donc Mother Road il y a, Mother Road je parcours.
Par ici elle est en relativement bon état d'autant que si elle n'existe plus (Vous suivez où il faut que je réexplique ?) elle mène tout de même à l'une ou l'autre localité qui elles existent bien dont Oatman ma première étape.
Oatman c'est une ancienne ville minière, une de plus, qui a conservé tout son cachet et qui a surtout la particularité de laisser vivre des ânes en totale liberté.
Il y en partout, ils sont fort sympa surtout si vous dépensez un dollar pour leur acheter de la bouffe et c'est vraiment une attraction.
Les baraques datent du far-west et ne se privent pas de le montrer. Une chouette étape.
Étape suivante sur la 66, Kingman et son fameux Diner des années 50-60.
Je commande une salade et on m'apporte un saladier. Décidément ces ricains ne savent rien faire dans la retenue.
En route pour Hackberry et surtout son Hackberry General Store, magasin improbable datant des heures de gloires de la 66 avec son parking et ses vieilles guimbardes, ses pompes antédiluviennes et sa déco d'époque.
Un bon de 50 ans en arrière. Génial.
Allez, soyons fous, je me paye un t-shirt longues manches de la 66 et, au diable l'avarice, une boîte de pastilles de menthe.
Si, toute une !! Je suis fou je sais !
Arrêt suivant à Seligman.
Encore une ville typée "Road 66".
J'y fais surtout un arrêt au Snow Cap, sorte d'établissement bizarroïde dont les spécialités sont les glaces et les milkshakes.
Dehors une terrasse couverte avec des tables mais aussi d'anciens sièges de cinéma face à la route.
Derrière une sorte de musée de la vieille bagnole dont tous les éléments sont décorés comme dans le dessin animé Cars et l'intérieur, que dire de l'intérieur ...
C'est une sorte de couloir tapissé de mots et billets laissés par les touristes depuis des décennies.
Au milieu du couloir un guichet où le patron vous attend pour prendre votre commande, puis vous continuez le couloir pour essayer de sortir, j'y viens.
Le patron est connu pour ses plaisanteries de derrière le comptoir c'est le cas de le dire.
Exemple si vous faite demi-tour pour sortir il y a bien une poignée de porte mais elle ne sert à rien, elle tourne fou. Je me suis marré deux bonnes minutes à regarder une teutonne s'escrimer avec la porte avant de lui dire qu'il fallait sortir par l'autre côté.
Est-ce gagné pour autant ? Non, l'autre porte à DEUX poignées et évidemment le mot PUSH est du côté des charnières.
Remarade aux dépens de ma teutonne.
Moi j'ai eu droit au faux jet de moutarde sur mon t-shirt et lorsqu'il m'a servi mon Milkshake à de la vraie paille au lieu d'une paille ordinaire.
Ceci dit la paille tu peux de toute façon te la carrer, j'avais pris un milkshake aux ananas et je peux vous dire que les vrais morceaux d'ananas qu'il y met ne passent pas par la paille.
Je suis sorti avec mon milkshake et je me suis assis dans un des fauteuils de cinéma en bord de route pour le savourer et profiter du spectacle environnant.
Il passe sur cette route et à cet établissement une chiée de motards.
Je suis resté là au minimum une demi-heure et j'aurais pu rester 5 heures tellement j'étais bien.
Un truc comme ça chez nous et je pourrais y passer mes après-midi.
A la sortie de Seligman notre Mother Road nous joue encore un des ses tours.
Alors que tous les autres motards s'élancent et vont tout droit je remarque un petit panneau qui indique que la 66 c'est à droite même si ça n'en a pas l'air.
Je laisse tous ces trouffions filer et je me retape un bon petit bout de 66.
A l'approche de Williams la 66 disparaît pour de bon sous la 40.
Y a pas je dois emprunter celle-ci.
Elle réapparaît dans Williams même pour devenir une rue annexe dédiée au shopping.
C'est là que se trouve mon motel et une douche bienvenue.
Mon dos va mieux, je vous remercie de vous en préoccuper.
Je ressemble toujours à une vieille chambre à air mais maintenant avec des rustines partout.
Quelques images encore qui me reviennent de ce voyage :
Les tourbillons de poussière dans le désert. Quand vous en prenez un dans la figure comme ça m'est arrivé dans la Vallée de la Mort je vous jure que vous connaissez votre douleur. Ce putain de sable tourbillonnant dans la figure c'est quelque chose.
Les motards trop motards, équipés de la tête aux pieds de la tenue de moto bien épaisse, le gilet jaune fluo et le casque intégral. Non mais je vous jure ...
Pour ma part aujourd'hui j'ai sacrifié au plaisir en roulant toute la journée en t-shirt.
Quelle impression de liberté extraordinaire. Pas prudent mais génial. Je rassure ma petite femme j'ai gardé mon casque. D'ailleurs je ne sais pas où je l'aurais foutu.
Leur système de pompes à essence où tu vas d'abord déposer une sorte de caution, 10, 20 dollars selon tes besoins, puis tu viens à la pompe, tu presses sur le bouton du carburant qu'il te faut ( de la 91 pour les HD) tu remplis et tu vas rechercher le reste de ta caution si il y a reste.
D'autres me viennent en tête lorsque je roule et je me dis, tiens il faut que je leur raconte ça, et puis j'oublie, mais ça me reviendra et au pire je vous les raconterai de vive voix.
Ce soir c'est western steak. Incroyable ils proposaient une petite portion !!!
Effectivement j'ai reçu un steak considéré comme normal chez nous. Salade et haricots.
Me suis tout de même offert l'apéro maison.
Demain dernier run. Je vous parlerai un peu de la moto.
A plus les loustics.
Oatman ou Donkey town
Trop mimi lui !
Kingman et son célèbre Diner's des années 60.
Sol à carreaux et sièges en moleskine.
Rien que la présentation du menu est top !
Quand tu veux prendre une 'petite' salade.
Hackberry General Store, un survivant de l'épopée 66.
Regardez bien le 'poussoir' de porte. Seul truc en français des environs et avec un mot dont bien des jeunes francophone d'aujourd'hui doivent ignorer le sens. Qu'est ce que ça fout là ? ^^
Seligman et ses boutiques Road 66
La terrasse à Milk-shake où je serais encore si des impératifs bassement matériels ne m'avaient pas contraint à un retour en Europe !
Jour 19 :
Dernier jour sur le sol des Etats-Unis.
Enfin pas tout à fait puisque je passerai une partie de la journée de demain dans l'aéroport JFK de NY.
Je me suis levé ce matin avec un curieux mélange de sentiments, la tristesse que ce soit fini ou presque et évidemment l'immense joie de revoir les miens.
Mes potes aussi, bikers et autres.
Direction Winslow mais un peu avant un ultime détour pour visiter Meteor Crater.
La région est plate de chez plate et le seul relief qui se dessine à un moment ce sont les rebords de ce fameux cratère.
L'entrée est de 16 dollars ce qui est relativement cher et sans aucun doute le truc le plus cher que j'ai visité. Quand je pense à Mesa Verde où l'entrée n'était que de 5 dollars pour une zone 20 fois plus grande le contraste est saisissant.
Est-ce que ça les vaut, chacun jugera mais c'est mon dernier truc et j'y vais.
Le trou fait par ce météorite est pour le moins conséquent.
Il doit faire plusieurs centaines de mètres de diamètre et est profond d'au moins 100 à 150 m.
Fallait pas être dans les environs quand il est tombé.
Bon, c'était il y a 50.000 ans mais tout de même, ça te crée une piscine olympique en 5 secondes un truc pareil.
Quelques photos et je reprends la route de Winslow même.
Encore une ville qui est née de l'épopée de la 66.
Elle contient d'ailleurs ce qui doit être le plus grand sigle Road 66 peint au sol de tout les Etats-Unis, c'est simple il prend tout un carrefour.
Si vous n'aviez pas encore de souvenirs estampillés Route 66 c'est le moment et ça ne manque pas.
Foison de boutiques du genre dans les environs immédiat dudit carrefour.
Autre curiosité un vieil hôtel érigé à l'époque de la construction de la ligne de chemin de fer de Santa Fe.
A l'intérieur il est juste somptueux, tout en boiseries amoureusement entretenues par les propriétaires. C'est toujours un hôtel en fonction et il contient en outre le meilleur restaurant de la ville.
J'irai y manger en couple quand je reviendrai.
Un break Caesar Salad dans un petit resto du coin et je reprends la route une fois de plus.
Durant les miles qui me conduisent lentement vers Payson, ville dédiée au rodéo, je repense une fois encore à ces images que j'emporterai avec moi :
J'y reviens une fois encore mais la solidarité naturelle des américains est vraiment quelque chose que nous ne connaissons plus.
Pour l'exemple : Avant hier, dans le désert de Mojave, je m'arrête sur une route déserte pour photographier je ne sais plus quoi.
Ma moto est donc sur le bord de la route, mon casque sur le guidon et je suis à quelques mètres le dos tourné à la moto.
A un moment j'entends un bruit de gros moteur qui ralentit derrière moi.
Je me retourne et c'est un pickup qui freine pratiquement jusqu'à l'arrêt et dont le chauffeur me demande par signe, pouce levé, si tout est ok.
Ok on est dans le désert et j'imagine un peu que c'est comme en mer, on ne laisse personne en perdition dans ces contrées mais tout de même je me demande combien de temps il faudrait attendre chez nous pour voir un tel geste de solidarité.
Comme je l'avais promis, parlons un peu de la moto.
Elle aura été d'une fidélité totale et j'ai un peu honte de la rendre aussi crasseuse.
Xavier ne regarde pas la photo ou tu vas nous faire un truc !!!
C'est le genre d'engin qu'il faut pour faire ce genre de trip.
Ici c'est le royaume des Routers, pas celui des Sporsters et leur bidon Peanuts.
Quand tu sais que parfois il y a 150 miles entre 2 pompes tu comprends l'importance d'un gros réservoir.
Extrêmement maniable en route je dois dire que je la trouve un peu lourde dans toutes les manœuvres au ralenti et la hantise de la moto qui se couche ne m'a plus quitté depuis ma dernière expérience.
Pour le reste 2 trucs m'ont étonné sur cette moto : la lenteur de l'ordinateur de bord a se mettre en route et tout spécialement le gps qui met largement plus d'une minute pour vous offrir ses services et aussi le fait qu'il n'y a pas de sécurité béquille.
Si tu passes ta 1ère sans ôter la béquille il ne se passe rien et tu démarres comme ça. Ça m'est arrivé une fois, ça saisi !
Une ou deux fois sur une de ces fameuses lignes droites interminables je me suis laissé aller à lâcher tous ses chevaux.
C'est une bombe et je me suis pris pour la comète de Harley.
Vous aurez remarqué l'élégance de ce jeu de mots subtil pour lequel j ai déposé un copyright.
Ce soir elle et moi nous aurons fait ensemble exactement 4000 miles soit plus de 6400 km et ce fut un ravissement de tous les instants.
Je te quitterai avec regret ma belle.
Parlons route encore, pour signaler que sur une telle distance j'ai évidemment rencontré pas mal de chantiers, ici comme partout les routes se dégradent mais je n'ai pas vu UN SEUL chantier où les panneaux commencent 5 km avant et terminent 3 km après.
Ici la règle c'est de ne pas faire chier les utilisateurs de la route donc ces chantiers sont aussi courts que possibles et est-il utile de le dire, je n'ai pas vu non plus UN SEUL chantier qui ne soit pas en activité. Quand on ouvre un chantier le boulot doit être fait vite et bien. On n'ouvre pas 50 chantiers pour ne travailler que sur un seul.
Si nos entrepreneurs pouvaient en prendre de la graine ...
Je ne sais plus si j'en ai parlé mais le service à table est spécial aussi.
Avant même de vous asseoir, et pendant que vous attendez à l'entrée qu'on vienne vous chercher pour vous placer, vous avez intérêt à réfléchir à ce que vous voulez boire car ce sera la première question de la serveuse avant même que vos fesses ne touche le siège.
Ensuite tout va très vite.
Un américain estime qu'il faut 40 minutes pour faire un repas, donc lorsqu'elle vous apporte votre verre la serveuse s'attend à avoir votre commande.
Une fois cela fait, ne traînez pas si vous avez pris un apéritif car dès que votre plat est prêt on vous l'amène, apéritif bu ou pas.
Donc vous le finissez régulièrement avec votre repas.
Ca ne gène personne et tant que vous ne commandez rien d'autre à boire on vous fout une paix royale.
Par contre toutes les 5 minutes, avec un grand sourire elle viendra voir si tout se passe bien.
Le plat expédié elle vient voir une dernière fois si vous voulez quelque chose, dans le doute elle a déjà votre addition en main.
Si vous prenez un café elle repart avec pour la corriger, sinon elle la pose sur la table.
N'oubliez pas de compter de 15 à 20% de service en plus, c'est pratiquement son seul salaire et c'est évidemment pour le mériter qu'elle a été aux petits oignons pour vous durant tout votre repas.
Je pourrais vous parler des Hummers qu'on croise régulièrement, pas le H2 ou le H3 qu'on voit parfois chez nous, non, non, le H1, le même que ceux de l'armée disponible ici pour le particulier qui ne s'en prive pas.
Je pourrais vous parler des Mustangs, tous modèles qui circulent par ici. Ça reste tout de même une voiture de légende.
Je vous l'ai dit on mange très bien aux USA à condition d'éviter tout ce qui est Burgers-King ou autres Tacos-choses dont les publicités envahissent les écrans.
C'est incroyable mais les publicités pour ces cochonneries sont omniprésentes à la télé. Pas étonnant qu'ils aient de gros problèmes avec l'obésité par ici.
Mais un vrai hamburger dans un vrai restaurant est un délice.
Mais je papote, je papote, et j'en oublie de vous parler de ma route vers Payson.
Après quelques miles en zone désertique j'arrive dans la forêt de Coconino.
Déjà j'aime bien son nom.
Mais cette forêt est magnifique toute étalée qu'elle est sur des collines arrondies.
Je roule entre les épineux et les feuillus qui bordent les côtés et la température est extrêmement agréable.
La route étire langoureusement ces courbes généreuses entre monts et vallées et invite à une ballade sensuelle.
Ni besoin ni envie de vitesse, juste le désir de suivre sans autre intention que d'en jouir le dessin voluptueux qu'elle dessine pour vous.
Et quand il semble que ce soit fini elle vous prend par le cœur et vous dit " Viens, j'en ai encore."
C'est beau !
Ce que je viens d'écrire aussi d'ailleurs, putain de merde !!!
Pour un peu je me baiserais les mains.
Bref vous l'aurez compris cette route semble vouloir m'offrir comme un cadeau d'adieu ce dernier run somptueux.
Bikers, si vous n'avez pas roulé sur une route pareille durant autant de miles aux USA vous ne savez pas ce que c'est que de prendre son pied en bécane, je vous le dis tout net.
Quel final en apothéose !!!
Après un arrêt boisson à Payson je repars une toute dernière fois direction la concession de Phoenix.
Je dois rendre la moto à 17h30, j'y serai à 17h45 c'est vous dire si j'ai tiré sur la ficelle.
Je suis à mon motel après une bonne douche et un peu de remise en ordre de mes bagages.
Je vais essayer de dormir quelques heures, on vient me cueillir à 3h du matin pour me conduire à l'aéroport.
Jour 20, épilogue :
Ça y est cette fois le rêve est bien fini je viens de passer le premier contrôle à l'aéroport. Du coup je me suis fait piquer un vieux canif qui trainait dans le sac à dos.
Je ne savais même pas qu'il était là et le plus marrant est qu'il a passé les contrôles à l'aller.
Même tralala qu'à l'aller, passage en chaussettes, le pantalon en chute libre et délesté de tout élément vaguement métallique. Je ne vais pas vous refaire la narration de tout ça.
Me suis quand même fait faire une fouille au corps, les 15 centimètres de métal que j'ai dans le dos ayant juste un poil alerté leur machine.
Envol, dodo, film, atterrissage à NY.
M... il pleut. Retour à la réalité du nord quoi.
Bref c'est le moment, ayant quelques heures à passer dans les halls du JFK airport pour poser une conclusion à toute cette aventure.
Je rentre avec une masse de souvenirs comme aucun voyage ne m'en a jamais procuré, tout est tellement différent ici.
Je suis bien conscient que je n'ai visité qu'une petite partie des USA et que ce que je vous en ai raconté n'est pas forcément une généralité que l'on retrouverait partout et sans doute pas dans les grandes villes mais c'est l'expérience que j'ai eue là où j'étais.
J'ai essayé de vous faire participer à ce voyage en partageant avec vous des impressions, des sentiments, des informations, des anecdotes, quelques photos.
J'ai humblement essayé de rendre ça plaisant à lire en y insérant quelques notes d'humour et un peu de vie.
J'espère avoir réussi à apporter un peu de plaisir dans votre quotidien.
Malgré mon attention j'ai réalisé à la relecture que j'avais laissé passer quelques sérieuses coquilles, veuillez me le pardonner mais j'ai deux excuses, d'une part un correcteur orthographique automatique qui fait vraiment iech parfois et puis surtout une table qui bougeait.
Je vous remercie tous d'avoir accordé quelque attention à ma prose et aussi d'avoir bien voulu l'agrémenter de quelques commentaires.
Grâce à vous tous j'étais moins seul.
Sachez déjà qu'une souscription publique est lancée pour financer mon prochain voyage.
Amis lecteurs, à vos portefeuilles.
Sinon je vous donne rendez-vous pour ma prochaine aventure en mode "Survivor", la traversée de Schaerbeek, à pied, de nuit et avec un IPhone 6 neuf en main.
Salut à tous, je m'en vais retrouver les miens.
Paul, the lone traveller.
Excellent ! Ça a été un plaisir de te suivre a posteriori dans ce road trip.
Merci beaucoup d'avoir pris le temps de copier tout ça ici, avec les photos et ton humour habituel.
T'as plus qu'à ouvrir un Kickstarter pour financer ton prochain voyage dans les grandes plaines de l'Ouest
Super, c'était vraiment intéressant, merci d'avoir partagé ce voyage avec nous.
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